Griz vit avec sa famille et ses chiens sur une île au large de l'Ecosse. Ses premiers voisins sont à trois îles de là, et les suivants... si loin que ce ne sont sans doute plus des voisins. En fait, si Griz additionnait toutes les personnes croisées au cours de son existence, on pourrait à peine former une équipe de football. Car, une génération après la Castration, la Terre compte moins de dix mille habitants. Et pas beaucoup de chiens. Alors, quand on lui vole un des siens, son sang ne fait qu'un tour. Ainsi débute l'épopée de Griz au coeur des vestiges de notre civilisation laissée à l'abandon, avec pour seuls compagnons son autre chien, son journal et la nostalgie d'un monde entraperçu au travers des livres trouvés sur son chemin.
Du scénario au roman
C.A. Fletcher s’est avant tout fait connaître comme scénariste : citons Fair Game en 1995, avec William Baldwin et Cindy Crawford (qui n'a pas laissé un souvenir impérissable), ou Carton rouge. Il a aussi écrit pour la jeunesse, avec un certain succès car le roman Stoneheart, premier volume d’une trilogie, a été classé dans les meilleures ventes jeunesses en 2007. Un gars et son chien à la fin du monde, publié par J’ai lu dans sa collection « nouveaux millénaires », constitue son premier roman à destination d’un public plus adulte.
À la découverte du monde d’après
A la suite d’une catastrophe, l’humanité est au bord de l’extinction et ne compte plus que 8500 personnes, disséminées à travers le globe. Griz et sa famille vivent sur une île au large de l’Ecosse. Ils reçoivent la visite de Brand, un nomade qui leur donne des nouvelles du monde, suscitant la méfiance du père, à raison : Brand s’enfuit dans la nuit après avoir drogué tout le monde en volant un de leurs chiens, Jess, car les chiens sont devenus aussi rares que les hommes. Griz part donc à la recherche de sa chienne Jess, que Brand lui a volé, en compagnie de son autre chien, le terrier Jip. C’est l’occasion de découvrir les ruines de l’ancienne civilisation…
Une réussite dans le genre post-apo
Un gars et son chien à la fin du monde bénéficie du choix de son auteur : un récit à la première personne, présenté presque comme un journal et qui implique d’emblée le lecteur dans l’histoire. Malgré quelques longueurs, cela fonctionne très bien. On découvrira aussi bien des choses sur Griz, assez surprenantes (à toi de les découvrir, lecteur). L’ambiance est plutôt douce-amère malgré les ruines qui servent de décor et la mort omniprésente. Une bonne surprise.
Sylvain Bonnet