Depuis la fin de la guerre, personne n'a revu Annette, la belle ambulancière : une héroïque "Rochambelle", cette unité féminine intégrée à la 2e division blindée du général Leclerc. Cinq ans plus tard, c'est l'ébullition au 36 Quai des Orfèvres : le commissaire Vercorian est sur le point de coffrer l'ennemi public n°1. Alors quand un ancien compagnon de la 2e DB vient lui demander son aide pour retrouver Annette, il se débarrasse de l'affaire en vantant les mérites de son fils, le détective privé de l'Atom Agency.
Un duo bien rodé
Yann est un scénariste de bande dessinée reconnu : après des débuts en tandem avec Didier Conrad dans les journaux Spirou et Circus, on le voit travailler sur les séries Sambre et Yslaire. Il travaille aussi sur Le marsupilami et Lucky Luke. Récemment, il a donné sa version de Spirou, Le Groom vert-de-gris avec Olivier Schwartz auquel il donnera deux suites. Atom Agency est une série polar truffée de références qui bénéficié du dessin d’Olivier Schwartz. Dans le premier tome, Les bijoux de la bégum, on y avait fait connaissance avec Atom Vercorian, jeune détective qui a lancé sa propre agence de détectives. D’origine arménienne, il a un père commissaire et refuse d'épouser… une arménienne. Et c’est pour parti pour le tome 2 !
Paris, 1950
Pendant que son père commissaire traque un truand nommé René la canne, Atom est contacté par un certain Paulo Leca. Il s’agit d’un truand avec qui son père était dans la résistance. Leca veut l’aide du père d’Atom, en souvenir des choses pas très recommandables qu’ils ont faites… Mais Atom a d’autres chats à fouetter : son père (décidément) lui envoie Jean Gabin et Jean Marais qui le recrutent afin de retrouver la trace de Petit Hanneton, une auxiliaire féminine de l’armée française disparue pendant la guerre. Et c’est parti pour une belle enquête avec la jolie Mireille et son associé Jojo dans les faubourgs de Paris…
Esthétique rétro
Cet album se laisse lire avec plaisir mais souffre d’un défaut : Yann néglige une partie de son histoire –celle de Leca avec le père d’Atom – et la renvoie au tome 3, étirant ainsi son histoire... On reste donc sur sa faim, même si les hommages à Pépé le Moko ou Quai des brumes ne manquent pas. On apprécie aussi le soin avec lequel Yann s’est documenté : par exemple, tout ce qui se rapporte aux histoires de guerre de Jean Marais. Le point fort de l’album est en tout cas le graphisme rétro et soigné, dans le plus pur style franco-belge, d’Olivier Schwartz, proche de celui du regretté Chaland. Rien que pour ça, lisez-le.
Sylvain Bonnet