Créateur des mythiques aventures de Lone Sloane, Philippe Druillet est l’auteur d’une œuvre dense et protéiforme. Si certains de ses récits ont marqué l’histoire de la bande dessinée de leur empreinte, il en est d’autres, œuvres de jeunesse ou expérimentations artistiques, qui sont restés dans l'ombre. Les éditions Glénat qui, depuis plusieurs années, rééditent l’intégralité de l’œuvre de Druillet dans des ouvrages de qualité, sont fières de vous proposer aujourd’hui un recueil de ces récits qui donnent à voir une facette méconnue de son talent et offrent le portrait d'une époque (Metal Hurlant, Pilote, etc.).
On y découvre notamment le Druillet scénariste, auteur dans ce recueil de deux récits illustrés par Picotto et Bihannic, mais aussi ses travaux avec d'autres illustres auteurs de bande dessinée comme Jacques Lob ou Alexis, ainsi qu'une collaboration exceptionnelle dessinée à quatre mains avec Gotlib !
Un créateur mythique
Membre de l’équipe créative du journal Pilote, Philippe Druillet est un dessinateur ayant œuvré dans tous les domaines, incluant le dessin animé (Bleu l’enfant de la terre) et les séries télés (on lui doit les décors des Rois maudits, édition 2005). Il est surtout connu comme le père de Lone Sloane, personnage ambigu qu’il a su mettre en valeur par son graphisme étrange, très personnel et toujours fascinant, particulièrement dans le magnifique album Salammbô. Il a aujourd’hui laissé son personnage fétiche entre les mains de Dimitri Avramoglou (qui a livré Babel en 2020), ce qui ne l’empêche pas de s’occuper des rééditions de ses œuvres passées, comme le démontre ce Mirages et folies augmentées, parue chez Glénat en décembre 2020.
Un album varié
On trouve de tout dans ce volume : les premières histoires faisant apparaître Lone Sloane (avec un look bien différent), d’autres parues dans Métal Hurlant et Pilote. On découvre aussi des collaborations avec Michel Demuth, Jean-Pierre Dionnet, Picotto, Alexis, Gotlib - pratiquement tous membres de l’équipe de Pilote -, des illustrations et des couvertures aussi. Druillet y raconte aussi sa passion pour Lovecraft, via des illustrations et des histoires courtes qui valent le coup d’œil. Ce volume copieux de presque 400 pages est une occasion de redécouvrir la véritable frénésie créatrice de Philippe Druillet, un des génies de la bande dessinée française qui a influencé nombre de ses pairs (Bilal au premier rang).
Sylvain Bonnet