Bienvenue dans la première publication française d’un nouveau maître de l’uchronie et du surnaturel. Bienvenue dans les mondes mirifiques criants de réalisme, foisonnants de couleurs, de sons et de parfums, de Phenderson Djèlí Clark.
Louisiane. Années 1880. Tandis qu’une guerre de Sécession interminable démantèle les États-Unis d’Amérique, un complot menace La Nouvelle-Orléans, territoire indépendant libéré de l’esclavage, au cœur duquel les Tambours du dieu noir, une arme dévastatrice jalousement gardée, attisent les convoitises. Il faudra tout le courage et la ténacité de Jacqueline « LaVrille » – jeune pickpocket qui rêve de découvrir le monde –, ainsi que la magie ancestrale des dieux africains qui coule dans ses veines, pour se faire entendre et éviter le désastre.
Le Caire. 1912. Depuis une cinquantaine d’années, les djinns vivent parmi les hommes et, grâce à leur génie mécanique, l’Égypte nouvelle s’est imposée parmi les puissants. Ce qui ne va pas sans complications… Pour preuve l’étrange affaire du djinn du Caire, que se voit confier Fatma el-Sha’arawi – agente du ministère de l’Alchimie, des Enchantements et des Entités surnaturelles – quand un djinn majeur est retrouvé mort. Suicide ? Trop évident. C’est une machination diabolique que Fatma va mettre au jour.
Finalistes des prix Hugo, Nebula et World Fantasy 2020
Un nouvel auteur
Finalistes des prix Hugo, Nebula et World Fantasy 2020, P. Djèli Clark est encore largement méconnu en France. Les éditions L’atalante ont donc décidé de réparer cette lacune en publiant Les Tambours du dieu noir, ouvrage constitué de la nouvelle éponyme et d’un autre récit, L’Étrange Affaire du djinn du Caire. Il s’agit ici de deux uchronies, genre de prédilection de Clarke, plutôt ambitieuses comme on va le voir.
De la Nouvelle-Orléans au Caire
Les Tambours du dieu noir nous transportent en Louisiane dans les années 1880. La Nouvelle-Orléans est un territoire indépendant, où l’esclavage a été aboli, en plein milieu de la guerre froide que se livre l’Union et la Confédération sudiste. Une jeune fille noire, Jacqueline (surnommée « LaVrille »), vit dans la rue. Personne ne sait qu’elle est l’hôte de la déesse africaine Oya. Un soir, elle surprend une conversation entre un trafiquant cajun et des officiers sudistes. Ces derniers ont mis la main sur le tonnerre de Shango, une arme dévastatrice utilisée en Haïti contre les troupes de Napoléon. Son utilisation pourrait détruire la Nouvelle-Orléans et relancer la guerre… Dans L’Étrange Affaire du djinn du Caire, le lecteur est transporté dans l’Égypte de 1912, d’où les anglais ont été chassés après le retour des djinns. L’un d’entre eux a été retrouvé mort et Fatma El-Sha’arawi, agente du ministère de l’alchimie, doit mener l’enquête.
Deux récits réussis
Voici donc deux histoires uchroniques, mélangeant fantastique, folklore (ici africain et là égyptien) et histoire. L’auteur a choisi de mettre en avant comme personnages principaux deux jeunes femmes et ma foi, tout cela fonctionne très bien. Il se permet même d’être un brin « lovecraftien » à la fin de L’Étrange Affaire du djinn du Caire. Du beau travail qui donne envie de lire d’autres nouvelles de P. Djèli Clark.