Christopher Bach était policier lors de la Grande Panne, ce jour où le Calculateur central, qui contrôle tous les systèmes de survie sur Luna, a connu une défaillance fatale. La vie de Chris a alors irrémédiablement basculé, et il essaie désormais d’être détective privé. Assisté de son chien cybernétiquement augmenté, Sherlock, il tente de résoudre les quelques missions qu’on lui confie en imitant les héros durs à cuire qui peuplent les livres et films noirs qu’il adore.
Lorsqu’une femme entre dans son bureau et prétend avoir été infectée volontairement par une lèpre incurable, Chris est tout disposé à l’aider à retrouver celui qui l’a contaminée. Mais il va vite déchanter en comprenant que son enquête doit le mener là où personne n’a réellement envie d’aller de son plein gré : à Irontown…
John Varley est certainement une des valeurs sûres de la science-fiction. On lui doit des nouvelles passionnantes comme Dans le palais des rois martiens, Passe le temps (Prix Hugo en 1982) et aussi des novellas très réussies comme Les yeux de la nuit (Prix Nebula en 1978) ou Frappez : entrée (Prix Hugo du meilleur roman court en 1985, remarquable d’ailleurs). Il a aussi initié la création d’un univers assez personnel avec Le canal ophite et Le système Valentine où l’humanité est chassée de la Terre par des extraterrestres et ne survit que sur la Lune et Mars. Blues pour Irontown se rattache à ce cycle des huit mondes. Et voici donc l’édition poche de ce roman sorti chez Denoël en 2019.
Un privé du futur
Chris Bach était flic lors de la Grande Panne du Calculateur central. Disons qu’il a eu une défaillance et que sa vie a basculé. Il essaie d’être détective, comme dans ces vieux films qu’il adore, accompagné de son chien Sherlock. Bach voit un jour arriver une femme atteinte d’une lèpre incurable. Elle l’engage pour retrouver la personne qui l’a contaminée. Son enquête va l’emmener pourtant à devoir s’intéresser à Irontown, une ville dans la ville où il n’avait vraiment pas envie d’aller… Et à affronter ce qui s’est passé durant la Grande Panne.
Un roman très attachant
On a ici droit à un roman qui relève autant de la science-fiction que du roman noir où le talent de Varley se déploie avec son ingéniosité coutumière (Irontown fait inévitablement penser au Chinatown de Polanski). Court, efficace, la narration alterne entre Chris et son chien Sherlock : c’est souvent drôle et ajoute un charme supplémentaire à ce roman. Blues for Irontown a aussi une fin assez détonnante. Une preuve de plus du talent de John Varley, auteur bien trop rare.
Sylvain Bonnet