Un auteur et son cycle : résumé des épisodes précédents
Auteur remarqué d’American Elsewhere, Robert Jackson Bennett s’est lancé dans l’écriture d’un cycle qu’on pourrait relier à la science-fantasy avec Les maîtres enlumineurs, par dans l’excellente collection Imaginaire de Gilles Dumay chez Albin Michel. On y découvrait un monde régi par les enluminures, des artefacts permettant à leur possesseur d’acquérir un pouvoir sur des choses matérielles, voire sur la gravité. On y a fait connaissance avec Sancia, une jeune voleuse à qui on a implanté de force une enluminure. A la fin des Maîtres enlumineurs, une des quatre maisons marchandes (elles portent des noms de grandes familles vénitiennes pour l’anecdote) de la cité de Tevanne est tombée. Sancia et ses amis (dont Gregor Dandolo, l’héritier d’une de ces grandes familles) décident alors de secouer leur joug et de fonder « Interfonderies » pour démocratiser l’art de l’enluminure.
Le passé rattrape le présent
L’enluminure n’a pas été inventée par les gens de Tevanne mais par une ancienne civilisation, celle des Hiérophantes, disparue dans le chaos. La mère de Gregor, Ofelia, a réussi à rappeler du néant le plus puissant d’entre eux, Crasedes Magnus, au prix de plusieurs centaines de morts. Crasedes veut sauver l’humanité en lui imposant un ordre impitoyable. Nos héros évidemment veulent le contrer mais le pourront-ils ? On avait été très enthousiasmé par la lecture du premier tome et on ressort un peu déçu de la suite. Le roman souffre de certaines longueurs et d’un syndrome bien connu, l’inflation des péripéties. C’est dommage car Bennett ne manque pas de souffle par ailleurs.
Sylvain Bonnet