Chassés de leurs royaumes par l'Adversaire, les Fables trouvent refuge dans notre monde et établissent leur communauté au coeur même de New York. Cependant, aux antipodes du conte de fées, Rose Rouge, la soeur de Blanche Neige, aurait été assassinée, et c'est à Bigby, shérif de Fableville et Grand Méchant Loup repenti, de résoudre l'affaire. Deux suspects se détachent : Barbe Bleue, ex-amant de la jeune victime et serial killer compulsif, et Jack, bon à rien débonnaire, tout juste descendu de son haricot magique.
Une réédition salutaire
Dans le cadre de sa collection Nomad qui propose des classiques des comics en format poche et à prix modique, Urban a réédité Fables, le classique de Bill Willingham, scénariste de Justice Society of America, et du dessinateur Mark Buckingham : ce dernier est connu pour avoir travaillé avec Neil Gaiman sur Miracleman et Sandman. L’idée de base de Fables est simple : et si les personnages des contes et des fables vivaient parmi nous ?
Du sang et des larmes pour Blanche-Neige
Depuis que l’Adversaire les a chassés de leurs royaumes, les « Fables » vivent parmi nous, pas toujours bien, tout en cachant leur existence. Mais tout arrive : l’appartement de Rose-Rouge est retrouvé plein de sang par Jack (celui du haricot magique) et on soupçonne un meurtre. Sa sœur Blanche-Neige, adjointe du roi Cole qui dirige la communauté des « Fables », demande à Wolf (alias le grand méchant loup, de mener l’enquête. Pendant ce temps, son ex, le Prince Charmant, drague à tout va, Barbe Bleue complote pour prendre l’ascendant sur les « Fables » (et il devait se marier avec Rose). Et puis il y a la ferme (aux animaux) qui abrite les « Fables » à l’apparence non humaine, comme le renard Goupil ou les géants, où se prépare une Révolution. Blanche-Neige a du pain sur la planche…
Un classique du genre
Fables n’a pas pris une ride et s’avère toujours réjouissant. Voir tous ces personnages issus des contes d’Andersen et des frères Grimm (et bien d’autres encore) plongés dans notre modernité et avoir somme toute beaucoup de nos problèmes (Blanche-Neige ne se remet pas d’avoir découvert sa sœur dans les bras du Prince Charmant) est très bien réalisé. Bravo aussi au travail de Mark Buckingham sur l’arc « la ferme des animaux » (bel hommage à Orwell), très efficace, qui ne doit pas cacher la qualité de la prestation de Lan Medina. C’est fin, bien fait et on a envie de lire la suite. Ami lecteur, si tu n’as pas lu Fables, il n’est pas encore trop tard…
Sylvain Bonnet