Fin d’un monde et naissance d’un autre
La civilisation humaine a décliné à cause des guerres et des maladies. Il ne naît plus désormais qu’un garçon pour cinq filles. Certains se sont retranchés dans des cités souterraines et cherchent un remède pour trouver un remède à cette situation qui menace l’espèce humaine d’extinction. Paul est l’un d’eux et, comme ses confrères, a dépassé les cent ans (même si son apparence est celle d’un homme d’une trentaine d’années). C’est là qu’il réussit une prouesse en faisant une jeune fille, Elisa, dont le génome a été reprogrammé. Elle peut se régénérer, changer d’apparence, voire de sexe. Paul élève Elisa avec l’aide de la cité et des ommachs, des robots ultraperfectionnés, tandis que ses collègues meurent. Devenue adolescente, elle tombe amoureuse de Paul. Mais ce dernier glisse peu à peu dans la folie. Elisa, aidée par un collègue de Paul, Desprats, dont la conscience habite désormais un ommach, quitte la cité et part vers l’extérieur, à la découverte des humains et pour aussi déconnecter les autres cités. Mais Paul la surveille…
Un roman singulier
Le silence de la cité a remporté le Grand prix de la science-fiction française en 1982 et permis à son autrice Elisabeth Vonarburg, franco-canadienne, d’accéder à une certaine reconnaissance. C’est un roman étonnant qui brasse beaucoup de thèmes : la fin de l’humanité, les manipulations génétiques, les relations hommes-femmes (ici très conflictuelles), voire la question du genre. On est franchement étonnés de la maîtrise narrative de Vonarburg qui fait évoluer son roman dans des directions novatrices qu’on ne soupçonne pas au début de l’histoire. C’est une complète réussite, exhumé d’un passé pas si lointain, qui donne envie de redécouvrir l’ensemble de son œuvre.
Sylvain Bonnet