De nos jours, des murs invisibles et infranchissables surgissent du néant et segmentent la Terre en une multitude de zones. Dans chacune le temps s'écoule à des vitesses différentes... Lino, un homme de notre époque, croise un groupe d'explorateurs venant de Nostoc, une civilisation avancée située plusieurs siècles dans notre futur. Capables de franchir les murailles invisibles, ils sont à la recherche de la source de ces dernières.
Plongée dans la catastrophe
Lino est un cadre pressé, comme toujours avec son portable à la main en train de parler à l’aéroport… sauf que la liaison s’interrompt brutalement. Autour de lui, c’est pareil. Et voilà un avion qui se crashe contre un mur invisible ! Trois mois plus tard il est un survivant dans un monde fragmenté temporellement : certaines zones voient le temps s’écouler beaucoup plus rapidement, d’autres non. Il est pris en charge par un groupe de soldats venus d’une autre zone et d’une ville appelée Nostoc. Il les accompagne, car il réalise qu’il s’agit du meilleur moyen pour rester en vie. Le voici donc qui débarque bientôt dans les ruines d’un Paris retourné à la sauvagerie et peuplée d’étranges humanoïdes….
Un résultat angoissant
Alex Chauvel, auteur d’Alcide (Polystyrène, 2011) ou de Todd le Géant s’est fait voler son slip (The Hoochie Kouchie, 2017), s’associe au dessinateur Ludovic Rio, connu pour Aion (Dargaud, 2019), pour nous donner un album plutôt angoissant. On découvre par les yeux de Lino et du groupe auquel il s’est associé les conséquences de la catastrophe. Le lecteur s’identifie bien sûr à Lino, surtout au moment où il revoit son immeuble dans Paris (et quand il se souvient de sa vie avec sa compagne), un Paris très changé. Le graphisme très réaliste, très sobre, contribue à la réussite de ce premier tome. On attend la suite avec curiosité.
Sylvain Bonnet