Sortie : 7 juin 2023
ISBN : 978-2-38267-074-3
Prix : 15 €
Format broché à rabats et vernis sélectif
Couverture : Kevin Deneufchatel
Le roman sur le site de l'éditeur : https://mnemos.com/livre/le-livre-de-nathan/
Nathan est un personnage comme beaucoup d'autres : perdu mais avec un rêve. Celui d'être publié. Mais d'après son éditeur, son roman est nul. N.U.L. Ces trois lettres sont écrites en gros sur les feuilles qui constituent son manuscrit. Le jeune homme retourne à son bateau sur lequel il vit et se retrouve un des seuls survivants d'un déluge inattendu. Hasard de la vie ou ironie du destin, son manuscrit est le seul livre que les réfugiés ont réussi à sauver. Et ainsi, Nathan va influencer l'humanité à son insu pendant des siècles.
Le dernier livre de l’humanité
Le destin est incroyablement railleur. Une étrange apocalypse maritime se déclenche en une nuit et Nathan Verdier devient l’un des seuls survivants d’une humanité privée de ses terres. Sur son bateau de fortune, au milieu des bouteilles vides et de quelques conserves, se trouve son manuscrit, son précieux roman dont aucun éditeur n’a voulu. Et ce livre improbable est le seul à avoir été sauvé des eaux…
D’année en année, de siècle en siècle, ce texte miraculé, qui aurait dû finir dans les archives de la médiocrité, va devenir un objet d’escroquerie, de tentation, de passion et de culte. Cette fois, c’est sûr, il aura le succès qu’il mérite !
La fin du monde tel que Nathan le connait (et que nous le connaissons) arrive sous la forme d'une simple pluie qui n'en finit pas. Pour notre personnage, pas de fuite dans la précipitation, pas de danger ou de mort violente. Son navire vogue sur une mer de plus en plus grande et presque sans s'en rendre compte, il fait partie des survivants.
Les chapitres courts couplés aux sauts fulgurants dans le temps nous permettent de ressentir ce changement à la fois violent et logique. Les choses bougent et ne sont jamais les mêmes. Nicolas Cartelet nous propose des flashs d'un futur possible et de ses phases civilisationnelles. Les possibilités sont infinies : de quel côté tombera l'humanité dans cent, quatre-cents, mille ans ? On se le demande à chaque chapitre.
Cela pourrait être le sous-titre de ce roman car Le Livre de Nathan est l'exemple parfait du potentiel dévastateur de l'effet papillon.
"Mais tout de même, ces vingt dernières années, la petite équipe grandissante de l'Ordre de Mrù avait accompli des progrès exceptionnels. Elle avait converti autant de croyants en deux décennies qu'elle n'y était parvenue en un millénaire."
Un jour, Nathan, un simple homme, a décidé de jeter ses mots et ses pensées sur papier. Sa passion ? La mer et sa faune. Des siècles plus tard, les humains qui peuplent la mer et ce qui reste de la Terre consacrent leurs filets avant a pèche, sacrifient leurs semblables au nom de cet auteur mort depuis longtemps et ignorent les femmes puisqu'il n'y en a pas dans le Livre de Nthàn.
L'ironie du sort dans toute sa splendeur car nous savons, pour avoir brièvement connu Nathan lui-même, que ce que l'on a fait de ses mots va bien plus loin que ce qu'il aurait pu imaginer. Pourtant son texte était apparemment mauvais n'est-ce pas ? Mais c'est cela qui lance le "succès" du livre de Nathan :
"On peut faire dire ce qu'on veut à une coquille vide - c'est ça le secret."
Quatre-cents ans plus tard, c'est ce qu'une adepte de sa vision du monde dira de ce texte. En à peine quelques générations, l'interprétation de sa poésie sur les mérous sera toute autre :
"Le livre de Nathan est plutôt clair sur le sujet. Clair et inquiétant, si vous voulez mon avis."
On peut tout faire dire aux mots. Et c'est bien cela que veut prouver Nicolas Cartelet avec son roman qui se transforme en une expérience de pensée sur l'arbre des possibles de l'humanité. Si cette idée vous fait peur, attendez de voir ce qu'il advient de ce texte si influent dans le dernier chapitre du roman.
Vous-même vous écrivez ? Peut-être avez-vous déjà reçu un retour mitigé d'un éditeur comme Nathan. Le message de Nicolas Cartelet est finalement positif là-dessus : votre texte peut parler à quelqu'un, il lui suffit d'atteindre la bonne personne au bon moment :
"Quelque chose se passait, quelque chose qui infusait dans l'air en attendant son heure."
Votre heure peut arriver, quel que soit ce que vous attendait... Mais les choses ne se passeront peut-être pas comme vous l'attendez et la situation peut vite vous échapper. Car un homme n'est que peu de choses contre les mouvements de pensée et de masse de l'humanité qui peuvent tourner à tout moment.