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La Cité de soie et d'acier

Mike Carey (Auteur), M.R. Carey (Auteur), Linda Carey (Auteur), Louise Carey (Auteur), Shahzeb Khan Raza (Illustrateur de couverture), Mathilde Montier (Traducteur)
Aux éditions :   -  Collection : 
Date de parution : 19/10/23  -  Livre
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MarieDemay   - le 16/10/2023

La cité de soie et d’acier – Destins de femmes puissantes dans le désert aride.

Le 19 octobre prochain sortira un nouveau roman de M.R. Carey aux éditions l’Atalante. L’auteur de Celle qui a tous les dons, de la trilogie de Koli ou encore de Une autre moi-même, n’est pas seul cette fois, mais bien accompagné de Louise et Linda Carrey. Ce récit est donc un roman choral à tous les points de vue puisqu’il nous propose une distribution d’ensemble qui dépeint une histoire digne des plus belles fresques, et en plus d’être un travail à six mains.

« Il était une fois…
Lorsque les trois-cent-soixante-cinq concubines d’un sultan assassiné se voient condamnées à l’exil, elles unissent leurs forces et visent bien plus que la simple survie. Elles trouvent dans l’immensité du désert et aux marges de la société des alliés inattendus, fondent une communauté et soulèvent une armée en vue de reconquérir leur foyer.
Bessa. La Cité de soie et d’acier. La Cité des Femmes. »

Cette histoire commence donc comme beaucoup d’autres par un « Jadis » qui invite à rêver à un destin de sable et d’épices :

« Jadis il existait une cité de femmes.

Il n’en reste aujourd’hui guère plus que le nom. Les rares traces qui en subsistent sont incomplètes et contradictoires. La plupart la disent inaccessible, lovée au cœur du lointain désert, hors de porté du commun des voyageurs. Mais toutes ces chroniques commencent par « Jadis... ». »

 

Les Mille et une nuits modernes

Difficile de prime abord de ne pas comparer cet ouvrage aux très connus Contes des mille et une nuits, et à tout le folklore qui y est lié. La voix de la sage Rem et celles de tous les personnages qui racontent cette histoire résonnent dans la nuit éclairée d’étoiles et semble immédiatement universelle :

« À bien des égards ma vie s’étend très au-delà de sa longévité réelle. »

Le monde des concubines est contradictoire car partagé entre douceur et volupté d’un côté et violence et douleur de l’autre. Ce contraste et la force des femmes de tous âges qui vivent cela au quotidien créent une ambiance incomparable. Épices piquantes autant dans les plats que dans les dialogues, djinns et foi inébranlable en l’incréé, mais surtout en leur propre potentiel et en l’avenir, chaleur douce mais constante qui forge le caractère… On retrouve tous les éléments d’un récit de fantasy fort et dépaysant.

« Je m’appelle Rem, et je vois l’avenir. C’est mon don. L’incréé a écarté les voiles, m’invitant à regarder au-delà. C’est ce que j’ai fait. Ce que je fais. Ce que je ferai. La conjugaison se brouille un tantinet à ce stade, comme vous pouvez vous en douter, et s’en détricoter est parfois une plaie. »

 

Une narration colorée

La Cité de soie et d’acier présente un casting de personnages divers qui dessinent à travers leurs récits personnels une grande épopée. On apprend à connaître – et à comprendre - aussi bien les « gentils » que les « méchants » de l’histoire, ceux qui ont fait Bessa et ceux qui ont tenté de détruire l’entreprise des femmes, et on se rend vite compte que tout est surtout une question de nuances. Zuleika devient une des leaders des concubines grâce à sa force de caractère, elle est pourtant violente et n’hésite pas une seconde à faire couler le sang par exemple.

« À notre départ de Bessa, nous étions un sérail de soie, d’essences et de musique. L’heure de notre retour a maintenant sonné, et nous sommes devenues un sérail d’acier. »

Les voix et des histoires qui s’entremêlent pour former l’histoire de cette ville qui n’est pas faite en réalité de briques et de sable du désert, mais bien de ses habitantes et de la société qu’elles construisent à partir de rien.

« Personne n’a dit que ce serait facile, et ça ne l’a pas été. Mais nous l’avons fait quand même. »

 

Une quête de vérité et de justice

De ces pièces de puzzle narratives qui trouvent progressivement leur ordre, se distingue rapidement une volonté commune de changer les choses. Si elles ne sont pas acceptées ou estimées dans le monde qui leur est imposé, les femmes de ce roman vont créer leurs propres règles.

« — Vous ne valez pas mieux que des esclaves, dénonça-t-elle. Livrées à vie à un homme incapable de veiller à votre plaisir.

— C’est vrai, admit son interlocutrice. (…) Telle est notre infortune, et la tienne aussi désormais. Mais nous nous sommes construit une vie ici. »

Après quelques moments de violence et de désespoir, elles se relèvent et décident de changer leur destin. Certaines ont déjà commencé à le faire des années auparavant comme Zuleika, qui rejette en bloc le futur qui lui est imposé en tuant son père et son promis avant de rejoindre une guilde d’assassins, ou Rem qui décide de se déguiser en homme afin d’accéder à la grande bibliothèque de Bessa et à la connaissance, ce qui permettra aux femmes abandonnées dans le désert de survivre et de reprendre ce qui leur est dû grâce à l’érudition de la jeune femme qui deviendra une de leurs leaders.

« — Si je ne suis plus une courtisane, vous n’êtes plus des domestiques. »

La Cité de soie et d’acier est la preuve que l’imaginaire est un moyen puissant pour transmettre des messages forts. Les femmes de Bessa vont, en plus d’en modifier la politique et l’économie, changer les mentalités de Bessa et de ses habitants. Même si un changement aussi drastique peu difficilement se faire sans violence.

« — Je tue une idée, dit-elle. »

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Pour plonger dans l’épopée des femmes de Bessa au cœur du désert, rendez-vous le 19 octobre 2023 en librairie ou sur le site des éditions l’Atalante.

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