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The Royal Coven, tome 1

Date de parution : 01/05/24  -  Livre
ISBN : 9782080255013
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Dans l'ombre, les sorcières protègent les hommes des plus grands dangers. Niamh, Ciara, Helena, Leonie et Elle appartiennent au Royal Coven, un cercle de sorcellerie sur lequel pèse la prophétie du Léviathan qui menace l'unité de cette communauté. Malgré tout ce qui les sépare, les sorcières tentent d'empêcher le monde de sombrer.

AstridB   - le 16/06/2024

The Royal Coven, première publication chez Calix

Découvrez le nouveau label des éditions J'ai Lu et Pygmalion — Calix — avec sa première publication.

Les sorcières sont parmi nous. Dans l'ombre, elles nous protègent de dangers que nous, simples mortels, pouvons à peine imaginer. Et cela dure depuis des siècles. Pourtant, le plus grand péril viendra de l'intérieur, de leur cercle même, le Royal Coven. Car un jeune sorcier aux capacités extraordinaires a été capturé par les autorités et semble menacer l'existence du cercle. La vie d'une sorcière moderne n'a jamais été simple... mais elle est sur le point de devenir apocalyptique.

Un univers riche

Un peu comme Charmed, les sorcières et les sorciers évoluent parmi les humains depuis des siècles. Toutefois, les plus hauts dirigeants connaissent leur existence en cas de besoin. Les sorcières se rassemblent en covens/cercles et les hommes en cabales. Chacun est plus au moins sous l’autorité d’un cercle officiel, autorisé par The Royal Coven — LE cercle. Les sorcières et les sorciers vivent au quotidien avec les ordinaires, partagent leur vie, se marient, ont des enfants — parfois magiques ou non —, à l’inverse d’Harry Potter. Pas d’école spécialisée, simplement une intronisation au sein du cercle ou de la cabale lorsque l’enfant est prêt. La magie tire sa source dans la Terre, la nature et Gaïa. Rien de tel qu’une séance de yoga, nu.e, en pleine nature pour se ressourcer. Leurs pouvoirs sont classés avec précision sur le style de magie (sentient.e, élémentaire, oracle, guérisseuse.eur…) ainsi que sur le niveau, de un à six ; six étant le niveau le plus haut. C’est dans ce monde qu’évoluent Niamh, Ciara, Helena, Leonie et Elle. Amies d’enfance, maintenant adultes et mères pour certaines, elles ont pris des chemins différents, parfois incompris des autres. Chacune a sa personnalité et ses aspirations et on comprend au fil des pages l’évolution, parfois difficile, de leur amitié.

Il n'y a pas de gentilles ou méchantes sorcières, il n'y a que des sorcières et les choix qu'elles font.

Des thèmes forts et d’actualités

The Royal Coven est le cercle de référence, celui qui donne les directives, tandis que d’autres cercles, plus petits, se situent un peu partout à travers le monde. Mais lorsque des questions identitaires se posent, le Cercle est un grand absent : pas question d’inclure une personne transgenre et les personnes de couleur, pas trop non plus. On comprend vite que ce cercle, aussi respectable soit-il, reste enfermé dans une sorte de suprématie blanche au détriment de sorcières de couleur et des personnes LGBTQI+ qui devraient avoir tout autant le droit de faire partie de la communauté. Cercle qui par essence s’oppose à Diaspora, celui créé par Léonie en faveur des minorités et de toutes personnes qui ne se retrouveraient pas dans les valeurs datées du Royal Coven. Cette dissonance se retrouve dans la relation Léonie/Helena, mais aussi dans celle Niamh/Helena puisqu’Helena, en tant que grande prêtresse, a du mal à sortir de ses principes conservateurs et de son éducation.

L’autrice tisse un réel questionnement sur l’inclusivité des personnes et sur l’acceptation de la différence par les autres. L’engagement de Juno se ressent à chaque page et elle ne s’en cache pas. Le sujet est maîtrisé et ce sont de vraies questions de société, mais cela manque peut-être un peu de nuances et de subtilités, que ce soit de celleux en faveur de l’inclusivité ou de celleux qui sont contre. S’agissant d’une trilogie, il devrait être intéressant de suivre l’évolution de ces questions dans les différents tomes.

… mais une intrigue qui passe au second plan

C’est une impression qui revient souvent : le fil rouge se dilue très vite dans ce roman choral. Si suivre cinq sorcières est un réel plaisir, on a parfois du mal à relier leur chapitre au reste du récit et à comprendre où nous emmène l’autrice. Ces cinq femmes ont entre 35 et 45 ans, mais semblent s’éparpiller un peu facilement ou tomber dans le mélodrame. Leur contrôle apparaît fragile alors que ce sont des vétéranes d’une guerre intestine ! La plume, bien que fluide, penche vers une écriture young-adult, avec quelques vulgarités et familiarités qui entachent le côté adulte souhaité. Cela reste très agréable à lire et les thèmes abordés apportent de la profondeur, au détriment du reste peut-être.

La moitié du roman se consacre à la mise en place de l’univers, de son fonctionnement et de nos protagonistes avant une accélération lorsque l’on apprend qu’une certaine personne est transgenre. Le rythme devient alors plus soutenu et difficile de lâcher le livre. Pourtant, il reste un sentiment de confusion, la fin parait précipitée avec une mise au tapis très rapide d’un personnage et finalement peu de réponses à nos questions. La prophétie, les oracles, l’Enfant Impur… Une fin qui laisse sur notre faim et qui laisse entendre un drame pour la suite. Au moins, l’autrice n’a pas peur de faire du mal à ses héroïnes.

On notera également quelques familiarités avec Harry Potter : la guerre intestine, Hale et Ciara, leur idée de supériorité face aux humains… Cela rappelle notamment Grindelwald ou Voldemort avec ses mangemorts. Mais l’autrice prend le contre-pied de J. K. Rowling sur l’organisation de la société magique, mais aussi sur la question de la transidentité et c’est pour le mieux.

Un premier tome qu'on vous invite grandement à découvrir pour ses thèmes et sa diversité de personnages.

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