Napoléon et boules de feu ! Les campagnes napoléoniennes sont bien différentes alors que la magie remplace la technologie. Les mamelouks sont épaulés par des momies lors de la bataille des pyramides, les golems défendent Prague, la Baba Yaga rôde en Russie et Bonaparte utilise de puissants mages à la place de son artillerie. Suite au congrès d'Erfurt, une paix fragile règne sur l'Europe - mais de précieux parchemins ont disparu de la loge même de l'Empereur. Le tsar est-il le responsable ? Les mages Nicolas et Guillaume, accompagnés de leur protectrice Flore, nostalgique de la révolution, sont chargés d'accompagner la délégation de l'ambassadeur Caulaincourt en Russie pour découvrir la vérité. Mais, dans l'ombre, un démon tire les ficelles...
La magie et l’empereur
En Egypte, Bonaparte a emmené dans son expédition des savants mais aussi des magiciens dont deux, Nicolas et Guillaume, l’aident à remporter la bataille des pyramides. Une fois, le combat terminé, les deux compères accompagnent le général à l’intérieur d’une pyramide abandonnée par l’ennemi où se trouvent des papyrus en écriture hiéroglyphique… dix ans plus tard, Napoléon reçoit le tsar Alexandre à Erfurt et essaie de le convaincre de nouer une alliance solide, avec un mariage à la clef. Conseillé par Talleyrand (un vrai diable), le russe refuse. Pendant ce temps, les papyrus trouvés en Egypte sont volés et Napoléon, persuadé que c’est un coup d’Alexandre envoie les deux mages et leur amie Flore accompagner l’ambassade de Caulaincourt en Russie… Ils ne sont pas au bout de leurs peines car Caulaincourt est un vampire tandis qu’Alexandre cherche à entrer en contact avec… la Baba Yaga (rien que ça !) pour obtenir l’immortalité et un moyen de vaincre Napoléon !
Uchronie et fantasy
Marier l’histoire napoléonienne et la fantasy : telle est ici l’ambition du scénariste Olivier Gay (auteur de Nécromants et de Métamorphes) et du dessinateur Brice Bingono (on se souvient du Dernier livre chez Glénat). Ils marchent ainsi dans le sillon creusé par François Baranger et son cycle Ars Obscura en cours de publication chez Denoël. Le résultat est très sympathique, grâce au graphisme dynamique de Bingono qui s’en donne à cœur joie (et il aurait eu tort de se priver). Une suite serait la bienvenue.
Sylvain Bonnet