Je suis Vaisseau

Je suis vaisseau, d'Olivier Bérenval, un roman de science-fiction passionnant et ambitieux

Accident majeur

Nous voici dans un futur lointain où l’humanité a essaimé dans la galaxie grâce des gigantesques vaisseaux chargés de terraformer les mondes propices à la vie. Chaque vaisseau dispose entre autres d’écosystèmes habités par des humains et surtout d’embryons génétiquement modifiables et adaptables à des environnements parfois hostiles. Ces vaisseaux sont gérés par des IA mais toujours commandés par des humains. Le commandant d’Arcy est l’un d’eux, en poste depuis plusieurs siècles et tiré du sommeil cryogénique lors de chaque opération majeure. Avant lui, il y a eu d’autres commandants et après lui il y en aura d’autres. Mais un accident survient, détruisant un écosystème majeur du vaisseau : il y a des réfugiés qui ne peuvent pas ou mal s’adapter à d’autres écosystèmes. D’Arcy décide d’aborder une comète pour récupérer des éléments biochimiques nécessaires et mène parallèlement une enquête : l’accident est-il vraiment un accident ? Un de ses officiers, Cosmas, mène l’enquête aidée d’une bactrienne (une sorte d’humain pouvant vivre dans l’eau), Shash, plutôt troublante.

Un roman passionnant et ambitieux

Il y a beaucoup de choses dans Je suis Vaisseau, qui se situe dans l’univers de la Communauté développé par Olivier Bérenval dans Nemrod (Mnémos, 2020). On est d’abord devant un space opera vertigineux, avec des espèces d’humaines différentes (je vous laisse découvrir), que Bérenval se plaît à nous faire découvrir (sans grand impact pour l’intrigue cependant). Une réflexion aussi sur l’IA et son potentiel, ChatGPT ayant accompli ici fait beaucoup de progrès (certains chapitres font d’ailleurs parler cette IA du vaisseau, qui évoque le Hal 9000 de 2001 L’odyssée de l’espace). Parfois touffu, Je suis Vaisseau éblouit et son dénouement fait froid dans le dos.

Sylvain Bonnet