Pas encore terminé et je sens que je vais devoir le relire plusieurs fois avant de décider si j'accepte les premisses métaphysiques (oui, là il y a de quoi justifier 700 pages de discussion) qu'a adoptées Frédéric Delmeulle. Vu les problèmes qu'il pose, qui recoupent celui qui m'obsède, et que lui aussi lie sa vision à l'emploi originel du mot apocalypse, je ne suis pas sorti de la réflexion sur les non-écrits.
L'histoire proposée est intéressante et ouvre bien des portes à la réflexion, sur d'autres sujets que La Parallèle Vertov.. Ceci étant, une chose me paraît évidente: ce livre va au-delà des idées proposées par La Parallèle Vertov, en réutilisant celles qui faisaient l'objet de ce premier livre. Si on peut, peut-être, le lire sans avoir lu la Parallèle, on ne peut plus apprécier les trouvailles de la Parallèle en la lisant en second. Certaines idées seront éventées, d'autres auront perdu une partie de leur intérêt.

Georges Bormand

bormandg a écrit:

ce livre va au-delà des idées proposées par La Parallèle Vertov, en réutilisant celles qui faisaient l'objet de ce premier livre. Si on peut, peut-être, le lire sans avoir lu la Parallèle, on ne peut plus apprécier les trouvailles de la Parallèle en la lisant en second. Certaines idées seront éventées, d'autres auront perdu une partie de leur intérêt.

C'est une possibilité, et pourtant je ne suis pas certain que Les Manuscrits éventent tant d'idées de La Parallèle que ça : les articles et chroniques ayant présenté cette dernière ont déjà largement parlé du Vertov en tant que machine à voyager dans le temps ; ils ont déjà évoqué les conditions de son acquisition par l'un des personnages, l'intelligence artificielle qui le pilote, l'angoisse face à un possible déterminisme de l'Histoire, ...
(au passage, c'était une des difficultés techniques, quand j'écrivais les Manuscrits alors que La Parallèle n'était pas encore sortie : anticiper sur ce que la médiatisation du premier volet aurait ou non dévoilé de l'histoire).
Les Manuscrits reviennent donc en effet sur certains éléments de la Parallèle mais je me suis surtout efforcé d'en décaler le point de vue : cf l'histoire de Stolper. Cf aussi le dénouement de la Parallèle : les Manuscrits révèlent qu'il dissimule un piège mais ne disent rien de ce dénouement en lui-même. Le regard du lecteur sera donc différent selon l'ordre de lecture, aspect que je ne maîtrise cependant pas en tant qu'auteur, parce qu'au bout du compte ce lecteur construit toujours son propre regard en fonction de sa sensibilité, ses convictions, son histoire, etc.

Pour autant, je reconnais bien volontiers que les enjeux du récit ont changé de dimension. Et je suis très content de voir que le livre pose question : je me dis que je sers à quelque chose !

Deleatur