Interview Nicolas Cluzeau

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Elbakin.net propose une interview de Nicolas Cluzeau dont le dernier livre, Avant les ténèbres, vient de paraître chez Galapagos. Il revient donc sur cette dernière tétralogie, sur ce que les lecteurs pourront découvrir dans le deuxième tome mais également sur son travail d'écrivain pour adultes et pour la jeunesse. 

Extrait : 

Citation:
Avant les Ténèbres est un roman loin des productions aseptisées que l’on peut trouver actuellement dans les rayons de littérature jeunesse. Vous offrez aux lecteurs un roman complexe et riche, vous les laissez se débrouiller avec les fils de l’intrigue etc. En clair, vous êtes loin de leur mâcher le travail ! Est-ce pour vous ce que devrait être la littérature jeunesse ? Et plus largement que pensez-vous des productions jeunesse actuelles ? 

Comme je le disais en répondant la question précédente, mon premier lecteur, c’est moi. Même si j’ai planifié un roman ou une nouvelle, je dois le ou la laisser me surprendre pour qu’il ou elle m’emmène loin, dans ce multivers que je construis année après année. Le récit doit m’entraîner, par sa cohérence, la multiplication des personnages et des trames d’intrigue. Étant difficile à ce point pour moi, je ne peux m’empêcher de penser que c’est ce que les lecteurs veulent : qu’on les force à s’ouvrir à des mondes aussi complexes que possible, pour qu’ils puissent en tirer la substantifique moelle là où ils le désirent. J’ai peut-être tort, mais c’est en forçant les gens à réfléchir (ne serait-ce que sur eux-mêmes) qu’on leur permet de progresser. Je ne me permettrai pas de juger la production « aseptisée » dont vous parlez, parce que finalement elle répond à un besoin, même si je ne me retrouve pas dans ce besoin du tout. Chacun ses goûts, comme on dit si brillamment pour expliquer les inclinaisons vers tel ou tel thème, situation, personnage, style. Quant à savoir si cela devrait être cela, la littérature jeunesse, je n’en sais rien. Je l’avoue. En écrivant, comme je le disais, je ne réponds qu’à un seul désir d’évasion, le mien. Après, les lecteurs y trouvent leur compte, ou non, une fois que l’écrit m’échappe pour passer sur les rayons des librairies.
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