La Chronique de 16h16
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Récemment, on m’a demandé « pourquoi vous en prenez-vous à SFX ? » quand j’ai écrit un article sur la parité dans les critiques littéraires qu’on trouve dans les magazines. D’accord, tout d’abord, ça n’a rien de personnel. J’ai beaucoup d’estime pour ce magazine d’un point de vue personnel, en tant que fan des films, séries, livres ou BD du genre, ainsi que d’un point de vue professionnel car en tant qu’auteur, je sais à quel point nous bénéficions tous de cette publication spécialisée de haut vol. Hé, je suis une abonnée fidèle (ah… ces couvertures dépouillées…). C’est parce que j’apprécie SFX que j’ai envie qu’ils fassent le meilleur travail possible pour nous parler de la richesse de la SF, de la fantasy et de l’horreur. Et là on a un problème qui ne concerne pas seulement SFX. Le site Strange Horizons a récemment posté un sondage qui montre que le nombre d’ouvrages SFFH écrits par des hommes et critiqués dans les magazines ou sur les sites web est disproportionné par rapport aux romans écrits par les femmes. Les chiffres portant sur plusieurs genres, on observe que 30 % des romans critiqués sont écrits pas des femmes, 70 % par des hommes, alors qu’au Royaume-Uni et aux États-Unis, les femmes écrivent 45 % des romans SFFH, contre 55 % pour les hommes. Quand ces chiffres ne concordent pas, les fans ne voient pas les choses dans leur globalité. Alors je pense qu’il est juste de dire « Hé, l’éditeur Truc, Machin ou Bidule, vous êtes-vous rendu compte que… ? » Heureusement, les réponses que j’ai reçues tournaient autour de « Oh ***** on ne s’en était pas rendu compte ! On doit faire mieux ! » Crédible ? Bien sûr, je n’ai jamais pensé à regarder où en était la parité dans mes propres critiques, comme tous les critiques littéraires à qui j’ai posé la question. Problème réglé ? La puissante épée du féminisme parviendrait à défaire le cruel patriarcat ? Désolée mais non. Parce que le sexisme délibéré n’en est pas la cause, pas plus qu’il n’est la cause de la sous-représentation des écrivains féminins dans les anthologies ou les listes de publications. Je travaille dans cette industrie depuis plus de dix ans, et croyez-moi, elle n’est pas gouvernée par des machos. Pour commencer, on y trouve beaucoup de femmes. D’autre part, j’ai travaillé à la RH dans l’industrie automobile et je sais reconnaître le sexisme intentionnel quand je le vois. |