Un article sur Clifford D. Simak

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A l'occasion de la sortie du recueil Frères Lointains de Simak, Le Bélial' a mis en ligne un texte de Francis Valéry précédemment paru dans le n° 22 de la revue Bifrost et introduisant l'auteur aussi bien que ses livres. 

Extrait : 

Citation:
C'est un lieu hors du temps. Il fait bon s'y prélasser, à l'heure où le soleil à l'horizon s'émiette en un dernier rougeoiement. 
On se laisse bercer, alangui au creux d'un rocking-chair. Un vieux chien est couché de tout son long sur le plancher de la véranda. Il a de soudains frémissements, de doux gémissements. Un chat l'observe, perché sur la rampe de bois odorant qui court autour du chalet. Ses moustaches s'agitent tandis que son esprit se glisse dans celui du chien en train de rêver. Un verre de whisky couleur de miel est posé sur une table basse de forme ovale, à portée de la main… 
Au bout d'un moment, l'attention se portera sur le décor. Le regard glissera le long de la pente tapissée d'une herbe grasse, luisante. Jusqu'à la rivière qui paresse en contrebas, au creux du vallon. Elle est bordée de frênes élancés, de saules paresseux, de noisetiers touffus qui abritent des colonies d'écureuils peu farouches. Ses berges sont creusées de tanières où vivent des ragondins. Des chevesnes longs comme l'avant-bras y pullulent. Parfois, le vent apporte jusqu'ici des parfums aquatiques. Haut dans le ciel qui s'assombrit, des vols d'oiseaux migrateurs sont à la recherche d'un refuge où passer la nuit. Au-delà du rideau végétal, sur l'autre rive qui remonte en pente tout aussi douce, on apercevra peut-être, ce soir-là, les longs cous d'un troupeau de sauropodes regagnant une ferme, en un lent défilé, sous la conduite d'un enfant pieds nus dans l'herbe. 
Le temps d'un soupir et ce sera bientôt l'heure où les voisins viennent dire un petit bonjour. Il y aura Thorndyke et Bauncer : il ont perdu l'habitude de tirer les cheveux des filles à la sortie de l'école… mais leur malice ne s'est pas émoussée en presque sept décennies. Il y aura aussi Brad : lui passe désormais le plus clair de son temps à se balader dans la vieille Ford T qu'il a enfin fini par retaper ! Il y aura Enoch Wallace : cent vingt-quatre ans aux prunes mais qui en paraît à peine trente. Il y aura peut-être les nouveaux voisins : des gens discrets et charmants qui viennent d'on ne sait où… d'un repli de l'espace ou d'un autre temps, mais quelle importance ? Il y aura sans doute Hezekiah, Richard Daniel ou le vieux Jenkins : plus humains que nombre d'humains. 
On boira un verre. On évoquera des souvenirs d'antan. On papotera de tout et de rien. Mon Dieu, qu'est-ce qu'on sera bien !


Pour lire l'article dans son intégralité, c'est sur le blog du Bélial'.
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