Le Monde Diplomatique a publié un article intitulé "Les soucoupes volantes sont-elles un sous-produit de la guerre froide ?".
Il est en
ligne ici.
Je vous mets un extrait :
"Quand ils n’ont pas recours au climat de guerre froide, les historiens des ovnis évoquent souvent une autre influence, celle de la science-fiction, très populaire aux Etats-Unis à travers les pulps de science-fiction, ces magazines aux couvertures mélangeant monstres extraterrestres, pin-up et conquête de l’espace (lire « l’article de Serge Lehman », Le Monde diplomatique, juillet 2009). Ces magazines auraient préparé le public à croire à l’origine martienne des soucoupes. L’historien de l’aéronautique Curtis Peebles décrit l’histoire des soucoupes comme celle d’un mythe influencé par la science-fiction (9). Il est vrai que dès les premiers articles de presse parus sur l’affaire Arnold, des journalistes évoquent l’idée que ces engins puissent provenir d’une autre planète — généralement Mars. Mais en tirer la conclusion qu’ils étaient influencés par la science-fiction revient tout simplement à oublier de noter le ton sur lequel cette hypothèse est formulée. Loin d’être présentée comme une possibilité sérieuse, l’hypothèse des « hommes de Mars » (men from Mars) est évoquée dans le seul but de réduire le sujet à une croyance populaire. Il faudra attendre 1950 et un article rédigé par Donald Keyhoe dans True pour que l’hypothèse de visiteurs ET commence à être prise au sérieux, et même alors la presse inventera tout une série d’expressions pour ridiculiser le sujet, comme par exemple le terme « petit homme vert », little green man (10). Considérés comme une littérature pour adolescents, régulièrement dénoncés par les intellectuels, les pulps suscitent moins la croyance aux Martiens qu’un discours critique sur les prétendues croyances partagées par leurs lecteurs."