Une ITW de l'éditeur de Pygmalion et de J'ai lu

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Thibaud Eliroff, le directeur de collection de la science fiction et de la fantasy chez Pygmalion et J'ai lu répond aux questions d'Elbakin.

Il revient sur les tendances du marché.

Extrait...

"Elbakin : Plus globalement, comment voyez-vous le marché français aujourd’hui, en ce début d’année 2009 ? Il a beaucoup changé depuis quelques années.
Thibaud Eliroff : J’ai l’impression que c’est la façon de vendre les livres qui change, plus que la demande réelle du public. Il suffit de jeter un coup d’œil aux couvertures, à l’évolution des codes graphiques de ces cinq dernières années, pour s’en convaincre. L’offre est de plus en plus large, et donc la concurrence de plus en plus acharnée. On en revient à ce que l’on disait plus haut : il ne suffit pas, ou plus, qu’un livre soit bon pour qu’il se vende. Si vous n’arrivez pas à prouver au public que c’est là une lecture essentielle pour lui, il ne jettera même pas un œil dessus. La communication est devenue le nerf de la guerre.
Objectivement, quelles nouvelles grandes tendances se sont dégagées ces dernières années ? Au contraire, seuls les textes les moins originaux font des best-sellers. La fantasy, de ce point de vue, est un marché très conservateur.
En SF, ce n’est pas pareil. Il y a moins d’enjeux, donc plus de place pour l’originalité. Et un public qui, quoique restreint, réclame des choses inédites. Je suis assez confiant pour l’avenir de ce genre, peut-être pas en terme de volume de ventes, mais d’inventivité et de capacité à se renouveler.
Quant au fantastique, ce genre est loin d’être mort, comme on veut bien le dire. Il se retrouve aujourd’hui intégré à d’autres littératures, comme le thriller.

Elbakin : Et, pour aller plus loin, s’il se diversifie de plus en plus, si l’offre est de plus en plus étoffée, n’est-il pas déjà arrivé à saturation ?
Thibaud Eliroff : C’est l’éternelle question. Les libraires sont saturés, c’est une évidence, mais le public l’est-il ? Ou pour poser la question autrement : si les libraires agrandissaient leurs rayons SF/fantasy, vendrions-nous plus de livres ? Je n’ai pas la réponse à cette question, mais ce qui est sûr, c’est qu’aujourd’hui les éditeurs sont tous pénalisés par ce rapport entre nombre de titres publiés et espace de vente. "

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