In Purple & Black : Zariel expose chez Marlusse et Lapin

Le noir et le violet / deux couleurs dont l'association constitue le thème de l'exposition de Zariel, logiquement intitulée IN PURPLE & BLACK, qui se déroule actuellement et jusqu'à 1^er décembre 2010, dans le bar Marlusse et Lapin, 14 rue Germain Pilon, dans le XVIII^ème arrondissement de Paris.

Alors que Zariel s'est fait connaître par des illustrations traditionnelles – mais d'un style inimitable – pour les Éditions Griffe d'Encre, ce sont sans doute surtout ses « taches » qui sont le plus connues. On en trouve quelques exemples sur des couvertures de livres, mais c'est surtout lors de sa précédente exposition, qui s'est déroulée en début d'année, déjà chez Marlusse et Lapin, que le spectateur avait pu apprécier tout le potentiel de cette forme d'expression picturale qui fera – voire qui fait déjà – la renommée de Zariel.
Si l'artiste n'est pas à son coup d'essai dans l'emploi du noir et du violet, ce n'était qu'occasionnellement, au gré de son inspiration qu'il utilisait ces teintes. Le maniement de ces deux couleurs n'est donc pas nouveau pour lui, même si le choix du titre de l'exposition permet de relever l'importance symbolique et esthétique de ce bicolorisme.
Le violet évoque en général la tempérance, mélange du rouge chtonien et du bleu céleste ; le noir est évidemment l'expression de l'absence de lumière, celle des gouffres et du néant ; des teintes qui se marient naturellement dans l'imaginaire collectif pour évoquer les céphalopodes cracheurs d'encre – mauves – des grands fonds marins – noirs. Pour Zariel, fan de l'œuvre d'Howard Philip Lovecraft et fasciné par le personnage chtonien emblématique de l'auteur, Cthulhu, il n'est donc pas anodin d'utiliser tant le noir que le violet, de les associer, parfois avec de petites touches de rouge sang.

Toutefois, avec IN PURPLE & BLACK, Zariel, qui aime à dessiner des visages grimaçants ou torturés, aborde de nouveaux thèmes qui peuvent paraître plus léger, mais qui confirment le souci de l'artiste de ne pas réaliser de simples illustrations. Le visiteur de l'exposition pourra donc principalement admirer des tableaux imprégnés de féminité : personnages dansant, avec des parties anatomiques exagérées, déformées, éthérées ; plantes filiformes qui dessinent des silhouettes sensuelles. Autant d'œuvres qui laissent une marge d'interprétation à chaque spectateur, qui lui permet de s'émouvoir à sa façon.


Rendez-vous donc sans attendre chez Marlusse et Lapin, à la rencontre d'un artiste et d'une exposition captivants.