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Les éditions OPTA
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Les éditions OPTA

Parmi les éditeurs qui ont marqué l'histoire de la science-fiction, Opta occupe une place de premier choix. De la collection de luxe Club du livre d'Anticipation très recherchée des amateurs aux livres de poche avec Galaxies-bis, en passant par un nombre considérable de collections intermédiaires (Anti-mondes, Nebula, etc.) et de revues parmi les plus importantes du paysage science-fictionnesque français. (Galaxie, Fiction, etc.). ActuSF, en partenariat avec la Librairie Ys, revient sur l'histoire de cette prestigieuse maison d'édition et de ses collections.

Créée en 1933, l'Office de Publicité Technique et Artistique est d'abord une agence de publicité avant de devenir, dans les années 50, une maison d'édition de livres et de magazines. C'est Maurice Renault, passionné de littératures policières qui diversifie les activités d'OPTA en créant la revue Mystère Magazine en 1948 puis Fiction en 1953.

Fiction

D'abord liée à la revue américaine Fantasy & Science Fiction dont elle publie les nouvelles américaines (tout comme la revue française Galaxie était liée au magazine américain Galaxy), Fiction se détache ensuite de la tutelle de la revue américaine sous l'influence d'Alain Dorémieux qui en devient le rédacteur-en-chef en 1958. Véritable pilier de la science-fiction française, elle fera connaître des auteurs alors débutants tels que Gérard Klein, Jean-Pierre Andrevon ou Philippe Curval et sera successivement dirigée (entre autres) par Joël Houssin, Patrice Duvic, ou Daniel Riche, avant de s'éteindre finalement en 1990 avec son 412ème numéro, un record de longévité pour une revue française.

Galaxie et Galaxie-bis

Mais Fiction ne fut pas la seule incursion des éditions OPTA dans le domaine des revues. En 1963, dix ans après le lancement de Fiction, la maison d'édition rachète les droits de la revue Galaxie, disparue en 1959, souvent critiquée pour ses traductions de mauvaise qualité. La seconde série, dirigée d'abord par Alain Dorémieux, puis par Michel Demuth à partir de 1970. La revue connaîtra 158 numéros avant de s'éteindre en 1977. Sa petite sœur, la collection Galaxie-bis, d'abord hors-séries consacrés à la publication de romans entiers puis véritable collection à part entière lui survivra elle jusqu'en 1987, dirigée successivement par, bien entendu, Alain Dorémieux et Michel Demuth, mais aussi Jacques Sadoul et Daniel Walther.

Pour en finir avec les revues, il faut aussi parler de Marginal, collection d'anthologie thématiques et périodiques (à raison de quatre ou cinq par an de 1973 à 1977), avec des titres toujours remarquables tels que Rires cosmiques, gargouillis galactiques et futurs désopilants pour ou bien Bébés-surprises et drôles de bestioles.

CLA et Aventures fantastiques

Au-delà des revues, les éditions OPTA sont également connues dans le milieu pour les deux collections de luxe que sont le Club du Livre d'Anticipation (parfois appelé CLA) et le Club du Livre Aventures Fantastiques (en fait trois, si l'on compte aussi le Club du Livre Policier, qui ne nous concerne pas ici). Les livres de ces prestigieuses collections étaient tous imprimés avec une couverture cartonnée, une jaquette couleur et une couverture en plastique amovible (rhodoïd), en édition limitée et numérotée. Ces éléments n'ont évidemment pas tous traversé le temps intacts et ils sont aujourd'hui des critères, auxquels sont les collectionneurs sont très attentifs, et qui influent sur le prix parfois vertigineux que peuvent atteindre certains de ses titres. Ces deux collections connurent aussi bien des rééditions de grands classiques, à raison de deux, voire trois romans par livre, que des titres complètement originaux, comme la toute première édition française de La Stratégie Ender d'Orson Scott Card à la fin des années 80.

Nebula et Anti-mondes

Les éditions OPTA créèrent également dans les années 1970 deux collections de "semi-poches", Nebula (dirigée par Michel Demuth) et Anti-Mondes (dirigée par Alain Dorémieux). La volonté était à l'époque de publier des textes dérangeants et quelques peu à contre-courant ; quoique la plupart d'entre eux sont aujourd'hui devenus des classiques (tandis que d'autres ont sombré dans l'oubli). On trouve ainsi des textes de Ballard, Sladek, Norman Spinrad (notamment son fameux Rêve de fer), Philip K. Dick, et pour les français Joël Houssin, Dominique Douay ou Jean-Pierre Hubert, etc.

Cet article a précédemment été publié sur le blog de la Librairie Ys.

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