Actusf : Avant de parler un peu plus précisément de ce dernier volet, pouvez-vous vous présenter rapidement à nos lecteurs ?
je suis né en 1969 à Annecy. Hub est un pseudonyme comme vous pouvez vous en douter. J'ai, il y a longtemps de cela, signé une première bd sous mon véritable nom. Mais n'étant pas satisfait du résultat final de cette première expérience, j'ai opté pour une nouvelle identité afin de repartir à zéro... Une façon de me recréer une certaine "virginité" artistique. L'envie de devenir auteur de bande-dessinée remonte à ma plus tendre enfance, j'ai passé une très grande partie de ma jeunesse derrière une table a dessin à tenter de recopier et m'approprier une profusion de héros créés par les grands maîtres du neuvième art de l'époque.
je suis né en 1969 à Annecy. Hub est un pseudonyme comme vous pouvez vous en douter. J'ai, il y a longtemps de cela, signé une première bd sous mon véritable nom. Mais n'étant pas satisfait du résultat final de cette première expérience, j'ai opté pour une nouvelle identité afin de repartir à zéro... Une façon de me recréer une certaine "virginité" artistique. L'envie de devenir auteur de bande-dessinée remonte à ma plus tendre enfance, j'ai passé une très grande partie de ma jeunesse derrière une table a dessin à tenter de recopier et m'approprier une profusion de héros créés par les grands maîtres du neuvième art de l'époque.
Paradoxalement c'est lors des mes études de dessin sur Lyon que j'ai eu le plus de doutes sur mes ambitions artistiques. Plus tard à la sortie de mes études, j'ai pas mal travaillé pour le cinéma (Le cinquième Élément de Besson fut ma première aventure professionnelle dans le domaine), le dessin animé et le jeu vidéo... Ces nombreuses expériences ont sans aucun doute été précieuses et enrichissantes. Aux cotés de deux très grands amis, Pierre-Alain Chartier et Jérôme France ainsi que du réalisateur Eric Chevalier, j'ai également participé à la création d'un label artistique répondant au nom de Okidoki. J'ai longtemps vécu sur Paris avant de revenir sur Lyon.
Actusf : Quelles sont vos influences et inspirations ?
Elles sont multiples, certaines sont directes et facilement identifiables, d'autres plus lointaines. Notre vie est un tamis, rien ne peut se créer à partir de rien... La littérature, le cinéma, la musique, la philosophie, l'histoire, la mythologie, l'actualité, sont autant de sources d'inspiration. Depuis mon enfance j'ai développé une attirance particulière pour le fantastique et l'étrange, je ne sais pas d'ailleurs précisément d'où me vient cette fascination, mais elle a indiscutablement influencé ma personnalité et nombre de mes centres d'intérêt. J'ai, je le confesse, de nombreuses années pratiqué le jeu de rôle, je lui dois beaucoup je crois. Bref la curiosité est un des moteurs essentiel pour un auteur... Dresser une liste exhaustive de mes influences serait inévitablement réducteur mais je vais tout de même tenter de vous donner en vrac quelques auteurs et oeuvres qui m'ont au minimum structuré...
Actusf : Quelles sont vos influences et inspirations ?
Elles sont multiples, certaines sont directes et facilement identifiables, d'autres plus lointaines. Notre vie est un tamis, rien ne peut se créer à partir de rien... La littérature, le cinéma, la musique, la philosophie, l'histoire, la mythologie, l'actualité, sont autant de sources d'inspiration. Depuis mon enfance j'ai développé une attirance particulière pour le fantastique et l'étrange, je ne sais pas d'ailleurs précisément d'où me vient cette fascination, mais elle a indiscutablement influencé ma personnalité et nombre de mes centres d'intérêt. J'ai, je le confesse, de nombreuses années pratiqué le jeu de rôle, je lui dois beaucoup je crois. Bref la curiosité est un des moteurs essentiel pour un auteur... Dresser une liste exhaustive de mes influences serait inévitablement réducteur mais je vais tout de même tenter de vous donner en vrac quelques auteurs et oeuvres qui m'ont au minimum structuré...
Littérature : une grand partie de l'oeuvre de Stephen King et Dan Simmons dont notamment L'échiquier du mal pour ne pas le citer, Dune de Frank Herbert. De nombreux classiques de la littérature fantastique du dix-neuvième siècle. Des livres comme la pierre et le sabre sur la vie de Musashi, Dans le lit des rois, Azteca de Gary Jennings, L'oeuvre de dieu la part du diable, et tant d'autres ouvrages de la littérature classique...
Pour les films je citerais : Marathon man, Vol au dessus d'un nid de coucou, Le nom de la rose, Zatoichi, Blade Runner bien sûr... Incendies plus récemment, et pour finir Princesse Mononoké de Miyazaki qui pour le coup est sans l'ombre d'un doute un parfait exemple d'influence directe. Des jeux de rôles tels que Bushido et Légende des cinq anneaux sont également de sérieuses sources d'inspirations.
Actusf : Votre Pajan, jusque dans le nom, est une version alternative du Japon, où les esprits et les Dieux marchent au milieu des êtres humains, où les malédictions, les fantômes et les monstres sont réels, où l'on peut combattre dans une armure de combat inspirée par le théâtre de marionnettes... Comment s'est passé la création de cet univers, à la fois proche et lointain ?
La création de cet univers s'est faite assez rapidement finalement. Il est le fruit du mélange de mes connaissances et recherches autour de la culture nippone, de son bestiaire fantastique et de mes expériences de rôliste. Mais Je pense que la plus grande difficulté résidait plutôt sur la manière de le mettre en lumière et en adéquation avec les récits de mes principaux protagonistes. Créer une sorte d'unité charismatique entre tous les éléments, trouver un bon équilibre pour être riche, original mais surtout limpide et clair pour ne pas perdre le lecteur. Contrairement à certains romans ou même certains films de science fiction ou de fantastique, la bd ne permet pas de développer des univers très complexes. Je pense que l'histoire doit toujours être prioritaire et ne pas être vampirisée par son univers.
Actusf : Derrière chaque histoire, il y a des valeurs fortes : l'abnégation, le courage, qui cèdent petit à petit face aux non-dits, aux secrets de famille qui rongent l'âme et enfin à la part de ténèbres qui sommeille en chacun de nous, c'est un peu commun mais vous saviez dès le départ que vous alliez sortir des sentiers battus du récit traditionnel de samouraï en montrant ce qu'était réellement cette caste de guerriers, plaçant leur honneur (et surtout leur ego) dans leur lame ?
En premier lieu, j'ai cherché à raconter les histoires qui me correspondaient le plus, en partant du principe qu'en me faisant plaisir j'aurais sans doute plus de chance d'être efficace et pertinent. Je dirais que derrière le récit épique et fantastique que je développe dans Okko je me suis entre autre attaché à proposer une nouvelle vision et déclinaison du héros. Je le voulais complexe et déroutant, loin d'une vision manichéenne. Ici, Okko puisqu'il s'agit de lui est rônin, un samouraï sans maitre, il est donc plus libre de ses actes que la plupart des bretteurs. Il prend par conséquent une certaine distance avec le sens de l'honneur et le code du Bushido, bien que ceux-ci lui ont été enseignés dans sa jeunesse. Je voulais un récit où puisse coexister et se mélanger des scènes violentes, d'autres plus poétiques ou tragiques avec parfois des situations comiques.
Actusf : La quête d'Okko est à la fois un récit initiatique vu que nous suivons le jeune Tikku qui va suivre Okko et raconter, vieillard, cette histoire à son apprenti. Derrière le procédé littéraire nous permettant de savoir que certains protagonistes sont encore là pour transmettre l'histoire, on peut se demander au vu de la fin que vous avez donné à votre récit, s'il n'y a pas volonté de votre part de vouloir raconter la véritable histoire, et non celle que tout le monde croit connaître ?
Si la plupart du temps je m'attache a essayer d'être le plus clair et lisible possible dans la narration de mon récit afin de ne pas perdre le lecteur en route, une véritable hantise chez moi et sans doute de nombreux auteurs, il m'arrive parfois d'être volontairement plus ambiguë. J'aime qu'une scène ou un passage du récit laisse une forme de libre interprétation où chacun peut ressentir des émotions différentes. Laisser une forme de libre-arbitre...
Actusf : Après les terres du Pajan, savez-vous où vont vous mener vos pas dans vos prochaines œuvres ?
Oui j'ai un concept qui germe depuis pas mal de temps. j'ai dû tant bien que mal le canaliser pour me permettre de finir la série Okko sans que les deux interfèrent et se "dévorent". Dans les semaines qui viennent je vais pouvoir enfin vraiment m'y atteler... j'ai hâte. Ce nouveau projet devrait être très différent et très loin de l'empire du Pajan ainsi que de l'univers nippon. Pour l'instant je n'en dirais pas plus, il est beaucoup trop tôt !
Actusf : Comment vivez-vous la crise actuelle dans le monde de la BD, qui oscille entre surproduction, difficulté à renouveler son lectorat, et les difficultés pour les scénaristes et dessinateurs à vivre de leur art ?
J'ai beaucoup de chance et j'en suis parfaitement conscient, je ne sais pas combien de temps cela durera surtout que je prends de sérieux risques en arrêtant comme je me l'étais fixé ma série Okko. En effet la situation de la bd et d'un grand nombre de ses auteurs est depuis une bonne décennie de plus en plus préoccupante. Mais je reconnais que je me sens démuni et un peu impuissant face a ce froid constat. Je m'efforce de faire mon métier du mieux possible en espérant qu'il puisse convaincre le maximum de lecteur des intarissables ressources de la Bande-dessinée. Je suis persuadé que ce médium nous offrira encore longtemps de merveilleuses émotions.