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Interview 2018 : Mérédith Debaque pour SOS Terre et Mer
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Interview 2018 : Mérédith Debaque pour SOS Terre et Mer

ActuSF : Vous codirigez avec Christine Luce « SOS Terre et Mer », une anthologie de l’imaginaire humanitaire en faveur des réfugiés et autres exilés de la Terre. Comment et pourquoi est né ce projet ?

Mérédith Debaque : Il y a trois ans, je commençais à travailler pour les Moutons électriques, et je faisais mon premier festival des Imaginales en tant qu’éditeur/vendeur. Profitant d’une petite pause, j’ai scruté le reste de la salle, observé les auteurs présents, tous attelés à leurs dédicaces.

L’idée est née là, dans leur brouhaha chaleureux pendant qu’ils signaient. Il m’a fallu deux ans pour que du fantasme, je passe à l’action. Avec Christine Luce, nous avons alors demandé aux auteurs s’ils souhaitaient participer, et ceux-ci se sont empressés d’accepter.

Quant aux raisons, les graines de cette idée, elles sont simples : je suis limité en temps comme en argent pour contribuer autant que je le désirerais à l’aide humanitaire. Cette anthologie est l’occasion d’utiliser mon métier, mon savoir-faire pour soutenir modestement une cause qui me semble incontestablement juste.

C’est aussi la chance de donner à l’Imaginaire le pouvoir d’influencer le réel en bien.

  ActuSF : Vous lancez un financement participatif pour le projet. Que contient cette anthologie ? Sera-t-elle la seule contrepartie ?

Mérédith Debaque : Il y aura trois contreparties : l’anthologie en tirage classique, la même mais avec une affiche de bonne qualité de la couverture alternative (car comme d’habitude Melchior Ascaride nous a gâtés en nous envoyant 25 couvertures différentes), et enfin le volume en beau tirage (couverture cartonnée avec jaquette).

L’idée n’est pas de multiplier les objectifs (paliers) et les contreparties remplis de goodies et de cadeaux qui rogneraient les fonds reversés à SOS Méditerranée. Pour le lecteur, SOS Terre et Mer est l’occasion de se permettre un geste solidaire tout en profitant d’un excellent recueil de nouvelles (et, sans rire, les nouvelles sont grandioses pour le moment), et tout illustré, un bon livre pour nous tous, réfugiés, sauveteurs, auteurs et lecteurs.

ActuSF : Le financement (hors fabrication et frais d’envoi) sera entièrement reversé à l’ONG SOS Méditerranée. Qui est-elle ? Quelles sont ses actions ?

Mérédith Debaque : SOS Méditerranée, c’est un bateau, l’Aquarius, qui navigue entre la France et la Libye, et patrouille dans les eaux internationales au large de la Libye, dans un milieu hostile et dangereux, pour sauver du naufrage les réfugiés en train de sombrer, mettre en sécurité ceux entassés sur des barques de pacotille…

Ils ne sont pas vraiment aidés par notre gouvernement (je vous laisse libre de consulter les « admirables » décisions de notre cher président à ce sujet), pourtant leur mission me paraît être inestimable : ils sauvent des vies, voilà tout, comme l’a toujours voulu le code en mer, comme en montagne d’ailleurs. Leur site est une mine d’informations sur leurs actions, qui ils sont, et comment les soutenir : http://www.sosmediterranee.fr/

ActuSF : Un acte littéraire bénévole des 32 artistes qui participent à l’ouvrage, mais aussi un acte politique avant tout, n’est-ce pas ?

Mérédith Debaque : Non, il ne s’agit pas d’un acte politique, mais d’un acte militant de solidarité, humain, simplement. L’Imaginaire (et la littérature en général) a toujours été une porte de sortie vers un autre ailleurs, une échappatoire à une réalité parfois difficile. SOS Terre et Mer, c’est l’engagement public de 32 acteurs de l’imaginaire (ainsi que plusieurs éditeurs) pour une cause juste. Ce sera peut-être également l’adhésion de bien des lecteurs.

Pour participer à la campagne de financement sur Ulule : https://fr.ulule.com/sos-terre-et-mer/

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