Les mains ont-elles une âme ?
Le petit Paul est dans un cimetière face à la tombe de son père. Il est orphelin, il parle tout seul… quand il voit arriver un homme, le docteur Henry Frankenstein, suivi du difforme Fritz. Frankenstein exhume le corps et prélève les mains du père de Paul. Du coup, celui-ci suit le docteur et assiste à l’expérience qui donne la vie à la créature. Une créature fait de différents membres. Paul va voir le monstre qui possède les mains de son père : ces mains se rappellent-elles à qui elles ont appartenu ? Le monstre l’écarte mais ne le tue pas. Et si ces éléments du corps du monstre gardaient mémoire de leurs précédents « propriétaires » ?
Cela n’empêche pas le monstre de s’enfuir et de tuer. Et Paul, lui guette le moment de se venger d’Henry Frankenstein : ira-t-il au bout ?
Un mythe revisité
Michael Walsh est un dessinateur canadien connu pour avoir reçu le prix Eisner en 2019 pour The Vision, sur scénario de Tom King. Ici, il donne sa version de l’histoire de Frankenstein, qu’on découvre par les yeux d’un enfant et en se posant la question de l’identité (multiple ?) du monstre. Le docteur Frankenstein est ici complètement dévoré par son obsession de créer la vie (il ne s’est jamais remis de la mort de sa mère, confesse sa jolie fiancée) et évoque par certains aspects l’interprétation proposée par Peter Cushing dans l’adaptation de Terence Fisher (alors qu’Arnold Petit dans sa postface évoque plutôt celle de James Whale). Excellent album, servi par un graphisme très sombre.
Sylvain Bonnet