Pierre Veys est scénariste touche à tout. Il a dirigé pendant deux ans une troupe de café-théâtre et a écrit pour eux trois spectacles aux noms évocateurs : Sous les caveaux, la plage !, Les Poivrots se cachent pour vomir et Docteur F. Il écrit en outre des sketchs pour Jean-Marie Bigard et pour la défunte Classe sur France 3 dans laquelle il joue. Puis, la BD lui ouvre ses portes et il rédige des gags pour La Gazette de Frémion dans Fluide Glacial. La rencontre avec le dessinateur Nicolas Barral lui permet de se lancer dans la série Baker Street (tome 3 : Les Hommes du Camellia, Delcourt, 2002), parodie des aventures du grand Sherlock Holmes. On l'aura compris, Veys aime rire et faire rire et c'est ce qu'il se propose une nouvelle fois de faire avec Igor et les monstres. Frantz Duchazeau signe là sa première BD. Il est tellement nouveau que les infos manquent cruellement sur cet auteur.
Créer des monstres...
Le Docteur Frankenstein, ambassadeur de Transbulvaquie, se livre avec l'aide de son assistant Igor à son expérience favorite, créer des monstres. Et il aime faire çà, donner la vie à ses créatures, à tel point que lorsqu'il veut s'arrêter, il est obligé de se coller des patchs pour palier au manque. Igor lui fournit les cadavres et les cerveaux qui vont servir de matière première à ses créations. Mais cela pose parfois des problèmes, et la maison est maintenant peuplée d'un psy, du père du Docteur ressuscité, de la mère d'Igor, d'un monstre qui passe des concours, pour ne citer qu'eux. Et il y a les monstres ratés qu'Igor va lâcher dans le village pour s'en débarrasser et qui causent beaucoup d'émoi à la population locale (rendez-vous compte, il y en a un qui a massacré trois ecclésiastiques en un quart d'heure !). Bref, pas le temps de s'ennuyer au château.
Sympa à lire...
Attention, si c'est un chef d'œuvre de la Bande dessinée que vous cherchez, passez votre chemin. C'est une juste une petite BD sympa à lire, qui fait passer un bon moment. Les monstres sont rigolos et les aventures farfelues. Cette version humoristique du mythe de Frankenstein arrive parfois à nous faire sourire. Les gags (en une ou deux planches) ne sont pas tous d'une qualité égale, et certains tombent à plat. Mais les dessins sont assez réussis, Duchazeau arrive à donner beaucoup d'expressivité à ses monstres et surtout au Professeur. Le petit plus de cette BD, c'est le bêtisier final qui est somme toute assez habile et drôle. Bref, c'est une BD destinée aux enfants comme aux adultes, dont apparemment le seul but est de faire rire et de détendre le lecteur.
La chronique de 16h16