Gwenda Bond a travaillé en collaboration avec les concepteurs de la série pour écrire ce roman. Gagner leur confiance ne fut pas difficile, elle n’en est pas à son coup d’essai. Autrice à succès aux États-Unis, elle est à l’origine d’une trilogie consacrée à Loïs Lane (« Fall out » malheureusement non traduite en français). Peu connue chez nous, il ne nous reste qu’à espérer que le reste de son œuvre sera prochainement traduit !
Imaginez…
Un laboratoire secret aux desseins sinistres.
Une jeune fille prise dans les griffes du sombre Docteur Brenner.
Nous sommes en 1969, dans l’Indiana. De jeunes étudiants se portent volontaires pour une étude gouvernementale menée au sein de l’Université de Hawkins. Ils se retrouvent alors plongés au sein du laboratoire d’un personnage inquiétant, aux ambitions démesurées.
Substances hallucinogènes, visions, enfants captifs du laboratoire,… Terry est décidée à percer les secrets de ce laboratoire national dont elle est prisonnière.
Le début d’une grande histoire ?
Les fans de la série « Stranger Things » ont sans doute reconnu le nom de Terry Ives. Car c’est bel et bien de la maman de la troublante Onze dont il est question dans ce roman.
Écrire un préquel est toujours délicat. Compter sur l’engouement des fans ne suffit pas, il faut parvenir à capter leur attention en livrant des éléments nouveaux, en évitant le recyclage facile de la série… Bref, c’est un véritable exercice de style s’inscrivant dans la mouvance des fanfictions et autres objets transmédiatiques.
Gwenda Bond tire son épingle du jeu avec brio ! C’est un plaisir de retrouver Terry, d’en savoir plus sur cette femme, sa jeunesse, son amour perdu. Mais il est surtout intéressant de comprendre comment elle en est arrivée à croiser le chemin de Brenner, comment elle s’est retrouvée dans les mailles de son filet, et pourquoi tout au long de la série Onze le nomme « Papa ».
Ce roman va de révélations en révélations, et fournit des éléments intéressants pour tous ceux ayant suivi la série. Pas de temps morts, pas de remplissage mercantile inutile, mais bien une histoire qui se tient et qui captive.
Vraiment pour tous les publics ?
Le seul bémol réside dans la question de l’intérêt pour tous ceux qui ne se sont pas intéressés à « Stranger Things ». En effet, le récit nous abandonne là où la série prend le relais par rapport au personnage de Terry. Il est dès lors facile de se positionner comme étant resté sur sa faim si on ne connait pas de quoi est faite l’histoire de Onze !
De plus, tous les éléments du roman ne coulent pas de source. Il peut être difficile de trouver cohérents certaines parties de l’histoire si nous ne savons de quoi sont faits les épisodes des trois saisons. Aussi, si vous vouliez profiter du roman pour approcher l’univers, abandonnez l’idée et commencez plutôt par visionner la série. Cette étape est nécessaire pour profiter pleinement des 444 pages proposées par les éditions Lumen.