Avant-propos Frères Lointains

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Sur le forum du Bélial', Pierre-Paul Durastanti a mis en ligne son avant-propos au prochain recueil de Simak, Frères Lointains. 

Citation:
En France, on a toujours connu Clifford D. Simak vieux, ou du moins âgé. La « faute », si on peut dire, aux photos qui figuraient au dos de ses livres et qui le montraient de plus en plus chenu. Le recueil que vous tenez entre vos mains inclut un texte publié alors que l’auteur n’avait pas quarante ans et vise à offrir une image un peu moins jaunie. 

Le texte en question, « L’ogre », peut d’ailleurs étonner. Sa galerie de personnages plus farfelus les uns que les autres (pêle-mêle : une couverture de survie intelligente, une comptable robot, un extraterrestre se voulant dépositaire de tout le savoir de l’univers, des arbres-fusils, des arbres à musique, etc.) semble sortie de certains Simak des années soixante-dix. Or, il date de 1944 ; quelques mois plus tard, paraîtra le premier « chapitre » de Demain les chiens. 

Quatre inédits, quatre rééditions (dont un seul texte repris d’un recueil français préexistant, épuisé depuis belle lurette) dans des traductions revues ou — pour trois d’entre elles — nouvelles, un éventail de trente-cinq ans de production, des longueurs allant de la vignette au court roman : ce recueil a pour ambition de présenter l’auteur au lecteur néophyte (et dans ce cas, espérons qu’il vous pousse à explorer l’œuvre, abondante) comme d’offrir des perles rares au connaisseur le plus exigeant. 

Une fois cette page tournée, on trouvera un premier récit faussement simple, sans doute un peu joueur (on jurerait que Simak se met en scène sous les traits de cet écrivain amateur de fauteuils à bascule et salué comme une sorte de chantre de la nature), mais aussi fort émouvant dans son évocation d’une sorte de sense of wonder en chambre. 

Foin des explications ! Ces textes se défendent très bien sans aide. Et si vous vous laissez prendre au piège de leur petite musique douce-amère, ne venez pas vous plaindre. Simak est un maître. Vous voilà prévenus. 

Pierre-Paul Durastanti

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