Alors, CLEER, hum.
Ça démarre plutôt très bien : le rythme est prenant, le style élégant, à la fois raffiné et sobre (deux trois phrases qui font un peu la nique à la grammaire, mais là-dessus, on en laisse presque tous passer quelques unes), les personnages bien campés, l'histoire est construite avec beaucoup de lignes de force, même si, prises individuellement, les missions peuvent être résumées à peu, mais ce n'est pas l'important.
Durant les trois quarts du bouquin, la part du Fantastique est menée avec élégance, en nous tenant toujours à la lisière du questionnement (Fantastique ? Ou simple manipulation mentale, jeu de l'esprit analytique ?)
Puis on arrive à la mission finale.
Et là, moi, je cane.
D'abord, la narration s'embourbe, ça devient lourd, voire un (gros) poil chiant.
Et surtout, la part fantastique s'emballe, prend des proportions qui pèsent des tonnes, et la symbolique devient aussi discrète qu'un camion de trente tonnes. Le final, à mes yeux, prend même des allures d'acmé ridicule et gâche l'effet, de mon point de vue, du propos pourtant intéressant.
Ma came pendant trois quarts, clairement pas ma came pour finir. Le final plaira, par contre, aux adeptes de la philosophie de bazar. Oui, je sais, c'est pas gentil.
Ils ont trop fréquenté Kremski, au Moulin, les Kloetzer, ou quoi ? (Ça non plus c'est pas gentil. Je l'aime bien le Kremski, mais quand même, il me fait rire, hein ?)
Le_Navire