Ben, dis donc, vous êtes féroces avec ce pauvre Steve !

Ceci dit, je reconnais que la 4ème de couv' est inappropriée, vu qu'elle cherche à vendre le livre comme un truc qui fait peur, alors que (sauf dans trois nouvelles) ce n'est pas du tout le propos de l'auteur (le crépuscule vaut surtout comme image du passage entre deux réalités).

Et j'admets que la troisième histoire à faire peur du recueil ("Le chat d'enfer") est bel et bien en effet une oeuvre de jeunesse.

J'admets aussi que "La Fille pain d'épice" et "Un très petit coin" sont des histoires à faire peur du type "personnage coincé dans une affreuse situation dont on ne sait s'il va s'en sortir" dans la lignée de "Jessie", "Cujo" ou "Misery", par exemple - et donc que ça n'apporte pas grand chose à l'oeuvre de King.

J'ajoute que s'il on retrouve plusieurs thèmes cher à King dans le recueil ils ne sont pas toujours traité au mieux, comme le double littéraire dans "Aire de repos" (à comparer avec "La Part des ténèbres") ou le monde imaginaire dans "Vélo d'appart" (à comparer avec le dyptique "Rose Madder" / "Histoire de Lisey").

Et je suis d'accord pour dire que "N" vaut le détour, tout comme "Le Rêve d'Harvey".

Par contre, je trouve que "Laissés pour compte" ne mérite pas un pareil jugement (à mon avis, la nouvelle est au niveau de "N"), et je serais prêt à défendre aussi "Willa" (que King lui-même trouve imparfaite) ou "Ayana" pour leurs ambiances.

Par contre, pour les apprécier, il faut peut-être ne pas avoir de problèmes avec une certaine sentimentalité à l'oeuvre chez King. Je veux dire que si vous détestez par exemple un film comme "A matter of life and death" de Powell et Pressburger (auquel "Le New York times à prix spécial" fait référence en filigrane) vous risquez d'avoir du mal.

Idem si vous préférez le "splatterpunk" de Schow à la "quiet horror" de Grant - King est plutôt passé de ce côté-là, ces derniers temps.

A l'arrivée, on a un recueil certes inégal, mais assez uni dans la tonalité et les thématiques. Franchement, j''en ai lu de pires.

(Faut dire aussi que je n'ai pas déboursé le moindre centime pour le lire, ça explique peut-être mon indulgence...)

NeF