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A propos des différents genres auxquels on pourrait rattacher les nouvelles du recueil, est-ce que c’était un désir conscient de votre part d’expérimenter différentes façon de raconter une histoire ? Oui, il y a des tentatives conscientes en terme de narration. La narration, c’est de l’architecture, elle en appelle d’abord au cerveau rationnel — d’où le fait que le scénario s’apprend mais qu’il est beaucoup plus difficile de former un écrivain ou d’inventer un style unique. Sur c@ptch@, qui est une nouvelle récente, j’ai voulu traiter la narration comme un flux de données hétérogènes. Sur Les hybres, j’ai souhaité conserver un mode de récit très classique, linéaire, subjectif à la première personne. Sur Sam va mieux, je voulais expérimenter la schizophrénie comme un dédoublement je/tu intérieur entrelacé et fluide, et je trouve le résultat très beau, beaucoup plus naturel que je ne l’avais espéré. Sur les Hauts-parleurs, je narre à la troisième personne, ce qui est rare chez moi, avec des plongées en première personne et des extraits de carnets. Tous ces choix sont « rationnels » au départ, ce sont des protocoles d’expérience. Alors que sur le style, je tente des choses plus instinctives, plus improvisées. La matière-mot réagit en retour, comme la terre du potier. |