La Chronique de 16h16
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A.C. : Tu as publié « Les Nombreuses Vies de Fantômas » dans la collection de la bibliothèque rouge des Moutons électriques. Que peux-tu nous dire de ton intérêt pour ce grand antihéros de la littérature populaire ? Etienne Barillier : Ah. Fantômas, je le fréquente depuis ma jeunesse. Il représente une figure unique en littérature, aussi bien par son rythme d'écriture incroyable - trente-deux romans publiés en trente-deux mois - que par la figure du Mal absolu qu'il incarne. Il est dans notre culture nationale, dans notre imaginaire collectif, comme une référence permanente, mais un peu oubliée, car les livres ne sont plus tellement lus. Les gens savent que le Fantômas des films de Jean Marais et Louis de Funès n'est qu'une pantalonnade, qu'il y a autre chose derrière, quelque chose de bien plus violent, drôle et terrible. Fantômas est un personnage qui a rencontré un immense succès populaire tout en étant une référence dans les milieux intellectuels surréalistes. Fantômas apparaît aussi bien chez Queneau que Magritte, Cendrars qu'Apollinaire. La création de Pierre Souvestre et Marcel Allain demeure comme un jalon incontournable de la littérature populaire de la Belle Époque. Il revient au cinéma bientôt avec Christophe Gans derrière la caméra. Je suis curieux de découvrir les premières images. Le Maître du crime va sûrement frapper de nouveau. Mais où ? |