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Vous venez de le dire, vous voulez tester les limites du genre, de tous les genres, de tous les registres… mais quelle était exactement votre quête en écrivant Léviathan, puisque la trilogie est elle-même l’histoire d’une quête. C’est marrant que vous parliez d’une quête à travers l’écriture. Parce que c’est vrai, écrire un livre, c’est un peu comme un voyage, c’est-à-dire que l’on façonne le livre, forcément, mais le livre vous façonne en retour et vous influence. Vous n’êtes pas le même à la fin de l’écriture que vous ne l’étiez au début. Léviathan m’a montré, apporté tout un tas de choses. Et il y avait les recherches nécessaires ; la série était nourrie d’intérêts personnels à l’origine, mais elle m’a aussi entraîné dans d’autres domaines que je n’aurais peut-être pas forcément abordés de moi-même. Donc, cela m’a entraîné ailleurs, ce qui était extrêmement intéressant et m’a fait sortir de ma zone de confort… un peu comme Michaël ! Et puis, le seul fait de me confronter à un récit de cette ampleur, sur une durée si longue, m’a appris beaucoup sur moi-même et mon rapport au travail, à mes buts. La quête principale de Léviathan s’est nourrie de tellement de choses. C’était un projet que j’avais depuis plus de quinze ans et, pendant très longtemps, je ne me suis pas senti la maturité ni la compétence littéraire pour l’aborder (et c’est au lecteur de décider si je l’ai effectivement eue). Il y avait tout un tas d’envies et je ne peux pas vraiment pointer une cause précise. Mais il y a des origines multiples. |