Jeanne Faivre d'Arcier en interview

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Jeanne Faivre d'Arcier, qui vient de sortir Le Dernier Vampire chez Bragelonne, est en interview sur le site Vampirisme.com. Elle revient sur ses débuts dans l'écriture, sa Trilogie en rouge et plus généralement sur la figure du vampire. 

Extrait : 

Citation:
Vous avez sorti il y a quelques semaines Le dernier vampire, dernier opus de la Trilogie en rouge. Pourquoi avoir attendu aussi longtemps pour clore la série ? Etant donné que les trois romans qui composent la Trilogie en rouge peuvent être lus indépendamment, pourquoi avoir choisi de les considérer comme une série ? Mis à part les vampires, et certains personnages récurrents, y-a t’-il un thème sous-jacent ? 

Je crois que je n’aurais jamais rédigé ce troisième livre si je ne m’étais, entre temps, confrontée au roman noir. Cette étape m’a donné une maîtrise de la construction que je n’avais pas avant. Une plus grande rigueur dans l’écriture, une recherche permanente de l’efficacité, de la précision, pour tenir le lecteur en haleine de la première ligne à la dernière page. Puis quand on vit dans une presqu’île la moitié de l’année, on se doit d’appréhender les lieux de façon très précise. Les gens qui vous entourent et qui vous lisent les premiers sont d’abord des marins ou des chasseurs et ils ont un regard très pointu sur leur cadre de vie. Ils sont amoureux du Cap Ferret, cette épine dorsale de sable et de pins de trente kilomètres de long et de trois de large, battue par les vents et les marées ; ils ne vous pardonnent pas la moindre erreur relative à une description ou une expression ayant trait à leurs activités de pêche ou d’ostréiculture. Cela rend particulièrement rigoureux. 

Pour en revenir à ma trilogie, il est vrai que les personnages passent d’un livre à l’autre, mais qu’il ne s’agit pas d’une suite. Comme il me faut deux ans et demi, en moyenne, pour écrire ce type de livre, je n’ai pas envie de prolonger la vie commune avec chacun d’eux trop longtemps. C’est une question de respiration ! Ces changements de lieux, de fil directeur et de héros me semblaient plus motivants. Aucune envie de ronronner, de dérouler les mêmes thèmes d’un roman à l’autre. Un changement radical de point de vue est un défi que l’auteur se lance à lui-même. C’est excitant de s’y confronter. 

En ce qui concerne le thème sous-jacent à cette trilogie, il tourne autour du sang, que je nomme « l’or rouge ». C’est la ressource par excellence des Immortels qui ne peuvent survivre sans en absorber. D’où les conflits violents entre les vampires pour son appropriation ; la crainte que le sang ne s’appauvrisse en raison de la contamination de « la chaîne alimentaire » par des maladies génétiques ou contagieuses ; le désir de maîtriser cette ressource en se lançant dans des travaux scientifiques, menés dans la sphère vampirique ou en collaboration avec des mortels...
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