Les dernières réponses de Robin Hobb

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Robin Hobb, la célèbre auteur de Fantasy, a donné ses dernières réponses... Passionnant !

Astyan a écrit:
Vous arrivent-ils d'avoir le syndrome de la page blanche? de manquer d'inspiration? ou au contraire êtes vous submergé d'idées?


Robin Hobb : Je n’ai jamais souffert du manque d’idées, seulement du manque de temps pour les écrire !

Je ne crois pas souffrir du « syndrome de la page blanche » tel qu’en parlent d’autres personnes. Mais je sais qu’il m’arrive d’être paresseuse. Il peut arriver que j’atteigne un passage difficile, qui demande beaucoup de détails, ou une scène extrêmement désagréable que je n’ai pas envie d’écrire. Dans ce cas, je trouve toutes sortes de prétextes pour ne pas me trouver devant mon clavier ou dans mon bureau. Ou, pire encore, je reste assise devant mon ordinateur mais je n’écris pas. Je traîne sur Internet, je jette un œil à ce que font mes amis, ou bien je joue à un jeu vidéo idiot, je fais n’importe quoi plutôt qu’écrire. Mais pour moi, ce n’est pas vraiment un blocage. Seulement un manque de discipline. Et très vite, quand je songe à ce qui va se produire si je ne me mets pas au travail, je m’installe et je me lance.


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Pensez vous écrire sur la France un jour ou ce pays et cette culture vous inspire t-il?

Robin Hobb :  Je crois que chaque endroit que je visite, chaque ville des Etats-Unis, d’Europe ou d’Asie, laisse son empreinte sur moi. Des éléments de ces villes s’infiltrent dans mon écriture, j’en suis sûre. Je crois que je ne pourrai jamais connaître assez bien la France pour y situer tout un roman. Déjà, à moins qu’il s’agisse de fantasy urbaine, il faudrait que ce soit de la littérature générale, et je n’en écris pas. Et la fantasy urbaine demande énormément de recherches. J’ai visité Seattle à de nombreuses reprises avant d’écrire Le dernier magicien, et c’est une ville que je connais depuis des années. Donc, même s’il y a beaucoup de choses en France qui m’inspirent et me fascinent, je ne crois pas être qualifiée pour y situer toute une histoire.

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Vous semblez ne jamais vraiment mettre de bien et de mal dans vos livres, ils semblent absent de tout manichéisme, d'ou cela vient-il? vous souhaitez représentez un monde complexe?

Robin Hobb : L’une des règles de l’écriture, c’est d’écrire sur ce qu’on connaît. Je n’ai jamais rencontré personne qui soit entièrement mauvais, ou entièrement bon. Les gens sont toujours des mélanges, toujours formés par leurs expériences et celles de leurs parents. Je crois que je serais incapable de créer un personnage entièrement mauvais. Je ne comprendrais pas ses motivations. Je crois que beaucoup de mes personnages essaient d’être bons, mais comme nous tous, ils n’y parviennent pas totalement. Une histoire me semble bien plus intéressante si le lecteur éprouve des sentiments mitigés sur les personnages.

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L'histoire avec un grand H semble vous interresser? on ressent dans vos complots et drames politique et familiaux une influence de l'empire romain? des tragédies grecs?

Robin Hobb :  Je regrette de ne pas connaître l’Histoire plus en profondeur. Je préfère lire toutes sortes d’histoires sur la vie des gens plutôt que des listes de dates et d’événements. Je suis toujours fascinée par l’impact énorme que peut avoir un minuscule événement sur le monde. Même quand j’essaie de raconter une histoire relativement simple, je m’aperçois qu’il y a de nombreux fils d’intrigue qui y conduisent et en découlent. Le plus difficile, quand on raconte une histoire, c’est de rester simple. Elle cherche toujours à déborder pour impliquer des centaines de personnes.

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En cinéma quels sont vos films préférés?

Robin Hobb : Quand je vais au cinéma ou quand je loue un film, j’ai envie de distraction. Donc j’ai tendance à regarder des films d’aventure et des comédies, et à laisser de côté les drames. Comme j’ai souvent mes petits-enfants chez moi, je me retrouve souvent à voir des films familiaux ou autorisés pour tous publics plutôt que des films plus sérieux, ou qui contiennent pas mal de sexe et de violence.

J’ai beaucoup aimé la vague récente de films inspirés par des bandes dessinées ou des comics. Par exemple X-Men, Batman et Superman. Certains acteurs semblent choisir des scénarios qui me plaisent. Je peux regarder pratiquement tous les films dans lesquels jouent Johnny Depp, Will Smith ou Hugh Jackman. Donc, j’ai beaucoup apprécié Australia, Je suis une légende et Pirates des Caraïbes. Pour moi, tout repose sur l’histoire. J’ai beaucoup aimé aussi Mirror Mask. Je n’ai pas encore vu Coraline. Peut-être ce week-end.

Comme pour les livres, la liste des films que j’aime serait beaucoup trop longue.

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Le média jeux vidéo vous interresse t-il? et pensez vous que vos oeuvres pourraient être adapté?

Robin Hobb : Je ne joue pas beaucoup aux jeux vidéo. J’aime les jeux d’adresse mais je m’en lasse vite car c’est presque toujours la même chose, encore et encore. J’ai regardé mes enfants y jouer et je me suis vraiment prise au jeu. Par exemple, j’ai adoré Baldur’s Gate par procuration. Wink Est-ce que mes livres pourraient être adaptés sous cette forme ? Je n’en sais rien, comme je ne connais pas très bien l’univers des jeux et la façon dont on y adapte les livres. Les jeux que j’ai vus, inspirés par exemple de Spiderman ou de Star Wars, paraissent consister à ramasser des objets, à vaincre les méchants, et à atteindre des buts. Ils ne racontent pas une histoire satisfaisante à mes yeux. Mais d’un autre côté, je ne crois pas que le but d’un jeu soit de raconter une histoire. Pour cette raison, j’estime souvent que les meilleurs jeux sont ceux qui sont créés dès le départ en tant que tels, plutôt qu’inspirés de livres ou de films.

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Comme cette absence de races imaginaires comme elfes ou orques ou de beaucoup de magie? Vous souhaitez privilégier le réel dans l'imaginaire?

Robin Hobb : J’ai le sentiment qu’un peu de magie de temps en temps produit son effet. Mais trop de magie peut gâcher une histoire. Je crois aussi que je m’intéresse tellement à mes personnages humains que j’ai du mal à développer autre chose. A l'heure où j'écris, je viens de passer toute une année avec des humains et des dragons. J’y ai pris beaucoup de plaisir. Mais je travaille sur un monde donné, avec un système de magie donné. Si j’y ajoutais soudain une licorne ou un leprechaun, ça trancherait beaucoup trop et ce serait artificiel. Je crois que la magie doit donner l’impression de faire partie intégrante du monde, de manière très naturelle.

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Pensez vous un jour sortir une encyclopédie sur toute votre oeuvre? répertoriant les diffèrentes espèces animales, les diffèrents lieux et personnages présent dans votre livre?

Robin Hobb :  Oh, par pitié, NON ! Je n’imagine pas d’entreprise plus assommante. Mervi m’épargnera ça, j’en suis sûre. Wink (Mervi est une lectrice très enthousiaste qui tient un site intitulé The Plenty. Elle vient d’y créer un wiki Robin Hobb. Si qui que ce soit souhaite y participer, je suis sûre qu’ils serot les bienvenus.
http://www.theplenty.net/wiki/index.php?title=Main_Page
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