Dans les lectures récentes, rien ne surnage. Mais j'avoue que je lis moins de fiction et plus d'ouvrages documentaires. Alors quoi ? Futu.re de Michaïl Glukhovski chez L'Atalante, une dystopie violente et glaçante bien ficelée, et l'Eté de l'infini de Christopher Priest au Bélial', un recueil, je précise, pas franchement inédit, hormis le récit du tournage du Prestige du point de vue de l'auteur et un gros appareil critique tout à fait passionnant. Mais ce n'est plus tout à fait récent. Le plus récent - je viens tout juste de l'achever, est, sans flagornerie aucune, Philip K. Dick goes to Hollywood, un autre recueil, tout petit, signé Léo Henry et offert par ActuSF pour l'achat de deux livres. Ce sont des biographies uchroniques savamment tordues, comme Léo Henry s'en est fait une spécialité, où l'on retrouve à travers des événements imaginaires l'esprit des personnalités mises en scène : Philip K. Dick et David Lynch, Les Beatles et Kilmister (récemment décédé dans notre continuum) et encore Ballard, Vertov et Vigo autour d'un film introuvable, Bobby Fisher réellement victime de complots, et même un personnage de BD dont il vaut mieux taire le nom. L'interview en fin de volume prouve que l'auteur est désormais irrécupérable pour la bonne société, celle des gens censés et mesurés. C'est documenté, dingue, dense, drôle, en un mot brillant !