Parution : Les Vates de Dominique Pastor

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Découvrez le nouveau roman de science-fiction chez Les Presses Littéraires avec Les Vates : Post Event Corp de Dominique Pastor.
 
 
L'Etat de Washington est ravagé par une vague de suicides inexpliqués qui mène la police jusqu'à un complexe d'usines de Tacoma, nommé Post Event Corp. Elle soupçonne une série de meurtres commis pas cette compagnie. Il s'avère que le but poursuivi par cette entreprise est de dominer une civilisation en train de dépérir "climatiquement". Pourtant un homme semble résister et s'adapter grâce à une génétique hors du commun, ce qui fait de lui la proie numéro un de la Post Event Corp. Mais il réunit autour de lui tout un groupe de rebelles pour déjouer les plans de la P.E.C. Pour cela, ils vont recevoir l'aide de femmes mystérieuses : les Vates, détentrices d'un Don qu'elles peuvent offrir à d'autres femmes.
 
Dominique Pastor signe son premier roman de SF dont la suite est déjà en cours d'écriture et devrait suivre prochainement.
Les Presses Littéraires partagent deux courts extraits de ce roman dystopique.
 
Extrait du chapitre 4
 
Au comble d’une colère sans nom tournée contre les écraseurs, Looney bascula. Une partie de lui demeurait, amorphe, immobile sur l’autoroute. En même temps, il lui sembla avoir rejoint un espace nouveau et inconnu, un espace infini, inexploré, aux multiples dimensions et à l’environnement glacial. Il ne cessait de se refroidir encore et encore avec une interminable lenteur. Le vide se faisait autour de lui, prenait possession de son corps, de ses os, de ses viscères, de son âme. Il ne distingua bientôt plus l’autoroute ni les maisons, ni les commerces et les motels qui le bordaient. Bientôt, il ne ressentit plus que le vide. Une vacuité jamais hostile ni étouffante mais emplie d’une obscurité parfois traversée de fulgurances lumineuses. Aux confins de cet état, une lumière de cristal liquide s’habillait d’un tissu temporel à la délicate courbure. Il ressentait l’éternelle fluctuation de l’espace nu.
 
 
Extrait du chapitre 17
 
Ce type est une petite merde, dit Rebecca. C’est un employé servile qui tire des instructions reçues de ses patrons, la légitimité de ses actes abominables. Il est un des rares à n’avoir pas été infecté par les nanotechnologies, pourtant, il a tué des dizaines de jeunes filles pour le compte de cette boîte. Simplement parce que c’était les ordres. Et il ne cherchait nullement à s’y soustraire. Il voulait faire carrière dans cette entreprise et n’a ressenti ni plaisir, ni honte, ni remords lors de ces exécutions. Il accomplissait juste son devoir. Il semble correspondre pleinement à la définition qu’Hannah Arendt a tirée de son étude d’Adolf Eichmann lors de son procès à Jérusalem en 1961. Reilly incarne lui aussi cette banalité du mal. Les morts étaient ensuite incinérés. Il était également chargé des examens gynécologiques et de l’implant des Vates dans l’utérus des malheureuses jeunes femmes. Il procédait aussi aux injections de nanotechs. Il ne manquait pas de travail. Pourtant, il n’est au courant de rien, sauf peut-être de l’existence d’autres Vates. Je veux dire ailleurs qu’ici. Il sait le nombre de grossesses portées à leur terme dans ces murs. Mais il ignore où se trouvent les autres Vates aujourd’hui. Il n’était pas chargé de planifier quoique ce soit. Pour l’heure, nous ne pouvons lui imputer que les trois jeunes filles décédées. Pour toutes les autres, il n’y a pas de cadavre. Venez, nous devons y retourner…

N’empêche, j’aimerais bien les voir un jour ces Vates.
 
 
 
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