Du sense of wonder à la SF métaphysique

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dracosolis
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Message par dracosolis » sam. févr. 06, 2010 5:30 pm

]
MF a écrit : And Now For Something Completely Different

Lem : Ce que vous voyez là, ce n'est pas une métaphore.
Critique littéraire : Ah bon ?
Lem : Oui, bien que l'auteur soit un véritable écrivain et qu'il manipule à merveille l'ensemble des outils lexicaux et des figures de style -il lui arrive d'ailleurs d'user de la métaphore- ce n'est pas ce qu'il fait lorsqu'il présente son personnage principal sous la forme d'un homme transparent.
Critique Littéraire : "Homme transparent" ne serait donc pas une métaphore ?
Lem : Non ! c'est une métaphore réifiée !
Critique Littéraire : Attendez. Vous me dites que ce n'est pas une métaphore, puis vous m'affirmer que c'en est une.
Lem : Non, pas une métaphore. Une métaphore réifiée !
Critique Littéraire : Une "métaphore réifiée" ? Quelque chose m'échappe. Est-ce que par hasard, une "métaphore réifiée" ne serait pas... comment dire ? une métaphore qui aurait été réifiée. En gros une métaphore.
Lem : C'est uniquement parce que vous limitez la notion de métaphore à la figure de style. Que vous raisonnez en terme de champ lexical. Sortez ce mot de métaphore de son acception classique et voyez-y plutôt des analogies conceptuelles faites par l'auteur lors de la phase réflexive de son travail. La narration littéraire de ces analogies abstraites produit des éléments textuels structurés comme des métaphores et qui peuvent passer pour telles aux yeux du lecteur peu au fait de ce qu'est le processus science-fictif.
Critique Littéraire : Donc, ce ne sont pas des métaphores. Alors pourquoi les nommer ainsi au risque de créer de la confusion ?
Lem : Car au niveau de l'abstraction, c'est bien une forme de métaphore. "L'inconscient est structuré comme un langage", voyez-vous. Ainsi, même si l'auteur n'en est pas conscient, ou même en disconvient, il faut bien parler de métaphore.
Critique Littéraire : Heu... et si on n'est pas lacanien, ça marche aussi ?
epouse-moi
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Modifié en dernier par dracosolis le sam. févr. 06, 2010 5:42 pm, modifié 1 fois.
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Roland C. Wagner
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Message par Roland C. Wagner » sam. févr. 06, 2010 5:39 pm

Lem a écrit :
Roland C. Wagner a écrit :Je crains que tu ne sois en train de t'enferrer.
C'est ce que tu penses depuis la page 1 ; je ne vais pas te convaincre maintenant.
Par ailleurs, je reçois bien tes messages. Lire les FTM comme texte, c'est les dénaturer. Fuck the mainstream. La SF, ce n'est pas de la littérature. Chercher à liquider le déni, c'est se compromettre. Etc. Je ne suis pas maso, non plus. Je n'insiste pas.
À partir du moment où lire les Futurs Mystères de Paris "comme texte" implique de voir une métaphore "réifiée" là où il n'y a pas de métaphore, et de faire l'impasse sur la véritable métaphore garantie sans réification inside, j'ai de sérieux doutes sur la validité de la méthode.

Voici la première apparition du concept de transparence dans la série, dans le prologue du premier volume. Cette fois, c'est plus facile : il n'y a pas de métaphore. Le terme désigne clairement un concept précis.


- Bon. Donc, vous êtes monté à bord de la navette sans vous faire remarquer. De quelle manière vous y êtes-vous pris ?
- J'ai enfilé une combinaison de vol dans un vestiaire et je me suis mêlé aux passagers. Il y en avait plus d'une dizaine ; ce n'était donc pas difficile.
- Et personne ne vous a rien demandé ?
- Non. Vous savez, en général, les gens ne font pas tellement attention à moi... (Le jeune homme hésita.) Autant vous le dire tout de suite, je suis un
transparent.
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MF
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Message par MF » sam. févr. 06, 2010 5:43 pm

Lem a écrit :
Erion a écrit :quand bien même on liste les métaphores, c'est pas ça qui aide à comprendre ce qui fait un texte de SF. Quand bien même on trouve une métaphore réifiée dans "Nulle part à Liverion", ça n'aide pas à comprendre l'enjeu du texte, idem pour Déchiffre la Trame, ou pour les textes de Silverberg.
Ça permet d'accéder au texte. Ce n'est peut-être que ça. Mais c'est déjà ça.
En es tu certain ?
As tu tenté l'expérience ?
As tu déjà expliqué à un non lecteur de SF que "Le bouton de porte ouvrit un oeil bleu et le regarda." est une métaphore réifiée (laquelle d'ailleurs, je serai curieux de le savoir ?) et a-t-il alors accédé au texte ?
Dès que l'on quitte les généralités pour entrer dans chaque texte, on voit bien que le texte ne se réduit pas à sa métaphore.
Je reprends donc : OUI, la métaphore réifiée est un outil utilisé dans les textes de SF sous un angle rationnel ou techno-scientifique. Mais c'est un outil parmi d'autres.
Bien sûr. A utiliser parmi les autres. Un maniaque pourrait sans doute analyser Le monde inverti du strict point de vue physique et faire un papier sur la largeur des rails, la résistance des câbles, la vitesse de traction, etc. Ce serait fascinant (autant que le papier sur la physique aristotélicienne chez Tex Avery). Ce serait aussi – apparemment – plus proche de ce qui est réputé être le noyau créatif de la SF, le jeu sur les concepts et leur plausibilité. Mais je ne crois pas qu'une telle lecture épuiserait le roman ou en découvrirait "le cœur" mieux que le passage par la réification. Il y a une multitude de lectures possibles et c'est en les superposant et en les recoupant que la richesse du genre apparaît. Y compris sur le plan littéraire. Alors pourquoi ne pas le faire ? Personne ne prétend à l'exhaustivité, ni à l'exclusivité.
J'attends toujours de connaître la "métaphore réifiée du discours économique" qui serait le noyau du Monde Inverti et qui permettrait au critique littéraire de revenir à l'abstraction d'origine de Priest.

Parce que si, comme tu l'as indiqué, tu est d'accord avec ça
MF a écrit :Pour revenir au fond du sujet, je comprends :
1°) émergence d'idées/concepts/abstractions chez l'auteur
2°) transcription textuelle dans une forme narrative
3°) lecture et analyse par le critique littéraire.
Le critique littéraire ayant l'habitude de narration "réaliste" sort de sa besace d'analyste le mot "métaphore" dès qu'il rencontre un élément de transcription textuelle qui s'extrait de la (sa ?) réalité.
Et il faut donc lui expliquer que ce qu'il croit être une "métaphore" n'en est pas une mais est plutôt une "métaphore réifiée", afin qu'il soit capable de revenir aux idées/concepts/abstractions, et ainsi de lire le texte pour ce qu'il est et pas pour ce qu'il croit qu'il est.
l'objectif doit être de permettre au critique littéraire d'inverser le processus 1->2->3 afin de, partant du texte, voir émerger l'abstraction/concept/idée inventée par l'auteur. Ce qui fait l'originalité du récit et pas la nième copie des aventures de C. Angot sur un scooter.

Alors, quel vocabulaire, quel principe, quel mot utiliser pour orienter le critique littéraire vers un travail d'abstraction ?
Pour lui donner les clés d'une démarche qui doit le conduire à passer du concret à l'abstrait ?
"Métaphore réifiée" : exactement l'inverse de ce que tu lui demandes de faire ?
Le message ci-dessus peut contenir des traces de second degré, d'ironie, voire de mauvais esprit.
Son rédacteur ne pourra être tenu pour responsable des effets indésirables de votre lecture.

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Lensman
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Message par Lensman » sam. févr. 06, 2010 5:49 pm

Lem a écrit :
Lensman a écrit :La question est tout de même de savoir A QUI tu t'adresses.
A ceux qui sont d'accord pour considérer – au moins à titre d'hypothèse – que science-fiction et littérature ne sont pas intrinsèquement incompatibles. (Ça doit être un truc de fils de divorcés : essayer de concilier les contraires.)
Je pense que la plupart des gens qui apprécient la littérature se contrefichent assez largement des problèmes de métaphore, à part une poignée de théoriciens lus par 42 personnes (leurs collègues, j'allais dire "la famille", mais même pas…).
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Message par MF » sam. févr. 06, 2010 5:51 pm

dracosolis a écrit :
MF a écrit :Critique Littéraire : Heu... et si on n'est pas lacanien, ça marche aussi ?
epouse-moi
tant pis si tu n'as pas de bibliothèque
Je savais bien que rejeter les mânes lacaniennes m'ouvrirait les portes de ton cœur 8)
Le message ci-dessus peut contenir des traces de second degré, d'ironie, voire de mauvais esprit.
Son rédacteur ne pourra être tenu pour responsable des effets indésirables de votre lecture.

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Lensman
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Message par Lensman » sam. févr. 06, 2010 6:11 pm

MF a écrit :
dracosolis a écrit :
MF a écrit :Critique Littéraire : Heu... et si on n'est pas lacanien, ça marche aussi ?
epouse-moi
tant pis si tu n'as pas de bibliothèque
Je savais bien que rejeter les mânes lacaniennes m'ouvrirait les portes de ton cœur 8)
C'est juste des métaphores ordinaires, ou il y a de la SF? (Au quel cas…)
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Message par Sand » sam. févr. 06, 2010 6:31 pm

J'essaie de comprendre un truc...


si on dit qu'une nana a des cheveux de feu, et qu'en fait elle est un être humain de sexe féminin roux, on fait une métaphore.

Si on dit qu'une nana a des cheveux de feu, et qu'en fait c'est un élémentaire de feu de sexe féminin, on fait une métaphore réifiée ?


description fausse d'une chose vraie / description vraie d'une chose fausse ...

Je ne vois pas ce que la réification vient faire là-dedans : je le sais que les cheveux de feu, dans les deux cas, ça n'existe pas pour de bon.

Lem

Message par Lem » sam. févr. 06, 2010 6:55 pm

Vous savez, en général, les gens ne font pas tellement attention à moi... Autant vous le dire tout de suite, je suis transparent.
Métaphore.
Vous savez, en général, les gens ne font pas tellement attention à moi... Autant vous le dire tout de suite, je suis un transparent.
Réifiée.

Lem

Message par Lem » sam. févr. 06, 2010 7:11 pm

Au fait.
J'oubliais que la réification a un antécédant célèbre. Non pas dans l'ordre de l'analyse littéraire – encore que – mais dans celui de l'épistémologie. A la jonction entre spéculation scientifique et monde concret, il y a l'expérience. Or, selon Bachelard…
l'observation scientifique est toujours une observation polémique ; elle confirme ou infirme une thèse antérieure, un schéma préalable, un plan d'observation ; elle montre en démontrant ; elle hiérarchise les apparences ; elle transcende l'immédiat ; elle reconstruit le réel après avoir reconstruit ses schémas. Naturellement, dès qu'on passe de l'observation à l'expérimentation, le caractère polémique de la connaissance devient plus net encore. Alors il faut que le phénomène soit trié, filtré, épuré, coulé dans le moule des instruments, produit sur le plan des instruments. Or les instruments ne sont que des théories matérialisées. Il en sort des phénomènes qui portent de toutes part la marque théorique.

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Roland C. Wagner
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Message par Roland C. Wagner » sam. févr. 06, 2010 7:13 pm

Lem a écrit :
Vous savez, en général, les gens ne font pas tellement attention à moi... Autant vous le dire tout de suite, je suis transparent.
Métaphore.
Oui.
Lem a écrit :
Vous savez, en général, les gens ne font pas tellement attention à moi... Autant vous le dire tout de suite, je suis un transparent.
Réifiée.
Non.
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Message par Lensman » sam. févr. 06, 2010 7:14 pm

Lem a écrit :
Vous savez, en général, les gens ne font pas tellement attention à moi... Autant vous le dire tout de suite, je suis transparent.
Métaphore.
Vous savez, en général, les gens ne font pas tellement attention à moi... Autant vous le dire tout de suite, je suis un transparent.
Réifiée.
Ce n'est pas clair.
Quelle différence il y a-t-il entre une personne transparente (au sens qui passe plutôt inaperçue), et Tem, qui passe TRES inaperçu? C'est simplement une question de degré. Dans le premier cas, la métaphore est déjà réifiée (sa caractéristique existe, ce n'est pas une abstraction). Dans le cas Tem, il y a majoration de la caractéristique, mais c'était déjà réifié avant.
Non?
D'autre part, tu ne m'avais tellement répondu sur le problème des frères Wright, qui inventent un aéroplane. Est-ce que l'aéroplane est une métaphore réifiée? Et dans le cas de Wells, pour parler plus précisément d'une fiction, en quoi ses Marsiens seraient des métaphores réifiées? Ils sont bien la métaphore des colons en Tasmanie, mais ça, c'est une "vraie" métaphore.
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Message par Roland C. Wagner » sam. févr. 06, 2010 7:20 pm

Lensman a écrit :
Lem a écrit :
Vous savez, en général, les gens ne font pas tellement attention à moi... Autant vous le dire tout de suite, je suis transparent.
Métaphore.
Vous savez, en général, les gens ne font pas tellement attention à moi... Autant vous le dire tout de suite, je suis un transparent.
Réifiée.
Ce n'est pas clair.
Quelle différence il y a-t-il entre une personne transparente (au sens qui passe plutôt inaperçue), et Tem, qui passe TRES inaperçu? C'est simplement une question de degré. Dans le premier cas, la métaphore est déjà réifiée (la personne existe, ce n'est pas une abstraction, et sa caractéristique existe, ce n'est pas une abstraction). Dans le cas Tem, il a majoration de la caractéristique, mais c'était déjà réifié avant.
Non?
Toutafé, Onc' Joe, la métaphore est réifiée dans le premier exemple, qui n'est pas ce que j'ai écrit. J'aurais même la faiblesse de considérer que, pour qu'il s'agisse vraiment d'une métaphore réifiée, il faudrait que le terme "transparent" ne soit pas en italiques.

Dans le deuxième exemple, qui est ce que j'ai écrit, il n'y a pas de métaphore, réifiée ou pas. Tem est un transparent.
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Message par Lensman » sam. févr. 06, 2010 7:21 pm

Lem a écrit :Au fait.
J'oubliais que la réification a un antécédant célèbre. Non pas dans l'ordre de l'analyse littéraire – encore que – mais dans celui de l'épistémologie. A la jonction entre spéculation scientifique et monde concret, il y a l'expérience. Or, selon Bachelard…
l'observation scientifique est toujours une observation polémique ; elle confirme ou infirme une thèse antérieure, un schéma préalable, un plan d'observation ; elle montre en démontrant ; elle hiérarchise les apparences ; elle transcende l'immédiat ; elle reconstruit le réel après avoir reconstruit ses schémas. Naturellement, dès qu'on passe de l'observation à l'expérimentation, le caractère polémique de la connaissance devient plus net encore. Alors il faut que le phénomène soit trié, filtré, épuré, coulé dans le moule des instruments, produit sur le plan des instruments. Or les instruments ne sont que des théories matérialisées. Il en sort des phénomènes qui portent de toutes part la marque théorique.
Mais ça, c'est une métaphore tout à fait ordinaire…
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Message par Lensman » sam. févr. 06, 2010 7:27 pm

En fait, c'est le terme "réifié" qui pose le plus de problème, et il vaudrait mieux employer le terme "analogie" plutôt que le terme "métaphore" (ça a déjà été dit). Cela marcherait mieux en disant "invention nommée à partir d'une analogie", que "métaphore réifiée". C'est moins élégant, je le concède, mais c'est beaucoup plus clair…
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Gérard Klein
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Message par Gérard Klein » sam. févr. 06, 2010 7:46 pm

bormandg a écrit :Entièrement d'accord avec Joe sur ce point.
Sinon, pour en revenir au rôle des "pulps" dans l'apparition de la SF américaine: la SF française existerait-elle sans Fiction, Galaxie (le premier), Satellite et les fanzines?
Ou serait-elle restée un amas de textes isolés, tandis que n'existerait qu'une branche structurée, la branche américaine?
La réponse "non à la première question, ou à la seconde" me paraît tellement évidente et inévitable que je ne sais pas pourquoi je pose la question.
Ce qui, à mes yeux, confirme que la science-fiction a été CRééE par Gernsback sur un terreau réel et important dans lequel Verne, Rosny Aîné, Maurice renard ont leur place, mais qui serait resté vierge sans Gernsback, Campbell, Heinlein et un certain nombre d'autres, et la SFWA.
Je ne le crois honnêtement pas. D'autres revues auraient été créées et Gernsback n'a eu aucun mal à vendre la sienne dès 1929.
C'est au Magazine of Fantasy and Science Fiction et à Galaxy et à leurs éditions françaises que la sf française doit le plus et Gernsback n'y a tenu aucune part.

Comme je l'ai déjà écrit (relire mon post à ce sujet), Gernsback a joué un rôle notable, celui de l'homme qui convenait, au bon moment, mais il n'a été nullement l'homme providentiel que l'on nous présente. Son métier principal a été durant l'essentiel de sa vie, de créer des revues (une trentaine dans tous les domaines) pour les revendre. Je ne pense pas que l'histoire américaine de la sf aurait été très différente en son absence. En revanche, Campbell me semble avoir tenu un rôle bien plus important en disciplinant et modernisant un genre qui tournait quelque peu en rond avant lui, et en manifestant une exigence qui a tranformé la sf.
Je ne mésestime pas Gernsback, je le resitue dans son contexte, c'est tout. C'est comme si on disait qu'il a introduit la TSF en Amérique. Il y a joué un rôle non négligrable certes mais cela se serait fait sans lui, à peine différemment.
Mon immortalité est provisoire.

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