epouse-moiMF a écrit : And Now For Something Completely Different
Lem : Ce que vous voyez là, ce n'est pas une métaphore.
Critique littéraire : Ah bon ?
Lem : Oui, bien que l'auteur soit un véritable écrivain et qu'il manipule à merveille l'ensemble des outils lexicaux et des figures de style -il lui arrive d'ailleurs d'user de la métaphore- ce n'est pas ce qu'il fait lorsqu'il présente son personnage principal sous la forme d'un homme transparent.
Critique Littéraire : "Homme transparent" ne serait donc pas une métaphore ?
Lem : Non ! c'est une métaphore réifiée !
Critique Littéraire : Attendez. Vous me dites que ce n'est pas une métaphore, puis vous m'affirmer que c'en est une.
Lem : Non, pas une métaphore. Une métaphore réifiée !
Critique Littéraire : Une "métaphore réifiée" ? Quelque chose m'échappe. Est-ce que par hasard, une "métaphore réifiée" ne serait pas... comment dire ? une métaphore qui aurait été réifiée. En gros une métaphore.
Lem : C'est uniquement parce que vous limitez la notion de métaphore à la figure de style. Que vous raisonnez en terme de champ lexical. Sortez ce mot de métaphore de son acception classique et voyez-y plutôt des analogies conceptuelles faites par l'auteur lors de la phase réflexive de son travail. La narration littéraire de ces analogies abstraites produit des éléments textuels structurés comme des métaphores et qui peuvent passer pour telles aux yeux du lecteur peu au fait de ce qu'est le processus science-fictif.
Critique Littéraire : Donc, ce ne sont pas des métaphores. Alors pourquoi les nommer ainsi au risque de créer de la confusion ?
Lem : Car au niveau de l'abstraction, c'est bien une forme de métaphore. "L'inconscient est structuré comme un langage", voyez-vous. Ainsi, même si l'auteur n'en est pas conscient, ou même en disconvient, il faut bien parler de métaphore.
Critique Littéraire : Heu... et si on n'est pas lacanien, ça marche aussi ?
tant pis si tu n'as pas de bibliothèque