Grossière déformation.Lem a écrit : Chacun réagit à cette situation comme il l'entend, comme il le souhaite, comme il le peut. Personnellement, j'ai eu tout au long de ces cinq cents pages et quelques l'impression que le déni, pour beaucoup de mes contradicteurs, au fond, c'est très bien. Très confortable, presque cosy. Qu'on est si bien entre nous. Qu'on n'a rien à gagner voire tout à perdre à essayer d'ouvrir.
C'est un choix, ce n'est pas le mien.
Le jour où le genre (la SF) se vendra beaucoup, il sera reconnu par les prescripteurs. C'est ce qui s'est passé partout. C'est le travail des éditeurs. Penser qu'un critique peut changer ça, c'est non seulement illusoire, mais mégalomaniaque. Je sais que tu vas répondre "mais il faut bien faire quelque chose !", oui, et à chaque fois, la réponse est la même : les auteurs doivent écrire, et les éditeurs doivent tout faire pour que ce qu'ils écrivent soit connu des lecteurs potentiels.
Si Gernsback et Campbell ont eu un impact, c'est en créant le réseau, en diffusant l'information sur ce qui se publiait, en construisant une communauté. Cela n'a pas eu lieu en Europe. Les prescripteurs n'ont rien à voir dans ce phénomène.
Ensuite, dans l'hypothèse où la SF serait reconnue des prescripteurs sans le soutien d'un public et de lecteurs, cela signifiera mécaniquement que ne seront mis en avant que les auteurs reconnus par les prescripteurs, et pas le reste. C'est donc manipuler le genre pour se conformer aux desideratas des prescripteurs, et non en fonction des goûts du public.
Trouver désirable le destin de la poésie, c'est pas vraiment ce que je souhaite à la SF (une littérature reconnue, mais abandonnée par le public).