Un numéro d'Apostrophe. UN. Parlons en. J'y étais, Pivot a tout fait pour démolir le genre. Et le convaincre et le monter, ce numéro, alors qu'il n'en voulait pas, a pris des mois et l'intervention personnelle de gens comme Robert Laffont et des dirigeants de Hachette et probablement de Denoël-Gallimard, n'insistant pas mais lui disant, quand même, ça existe.. Un numéro sur plus de cinq cents? Soyons sérieux.Erion a écrit :Dans les années 70 : Un numéro d'Apostrophe, Temps X. Après, faut que les structures éditoriales suivent et continuent. Ce qui n'a pas été le cas. J'en reviens toujours à la même chose : la reconnaissance de la SF, c'est le boulot des éditeurs, leur capacité à mobiliser, capitaliser.Lem a écrit : C'est faux. La SF s'est bien vendue dans les années 70 ; elle n'a pas été reconnue. La BD pour adulte était confidentielle avant sa légitimation ; elle a explosé après.
Ouais, comparer 5 à 600 personnes avec les pulps de Gernsback. Tout va bien. Y'a vraiment eu 500 à 600 personnes dans les conventions françaises de SF ? Sérieux ?Il y a un réseau de la SF en France. Il date du début des années 50 – et même des années 30-40 si on veut bien se souvenir que Bergier, Gallet, Pauwells, Queneau, Vian, Bridenne étaient déjà là à ce moment-là et s'intéressaient au genre. Aujourd'hui, ce réseau comprend plusieurs centaines de personnes. On y trouve des auteurs (dans toutes les maisons d'édition et dont certains sont connus hors des frontières), des graphistes (idem), des cinéastes (idem), des critiques (idem, plus toute la presse), des éditeurs (idem), des traducteurs (idem), des gens des médias et de l'internet (idem). On y trouve des centaines de fans. En tout, ça doit faire cinq ou six cents personnes dans à peu près tous les milieux imaginables – y compris dans le milieu scientifique –avec touts les connections souhaitables à l'international. Qu'est-ce que tu veux de plus ?
L'illégitimité n'a rien à voir avec l'abandon du public. Tu ne peux PAS démontrer que la reconnaissance par les prescripteurs va attirer des lecteurs. C'est juste une histoire qui va intéresser le ghetto de la littérature générale, mais c'est tout. La légitimité et la reconnaissance n'ont JAMAIS empêché un genre de se développer et de prospérer.Dans la pire des hypothèses, qui n'a rien d'impossible hélas, la SF continuera d'être illégitime et sera en plus abandonnée par le public.
TempsX n'a jamais été voué à la science-fiction, mais les Bogdanoff le voulaient voué à la science et ont essayé contre vents et marées d'y introduire un peu de sf. J'y étais aussi. Alors sois sérieux.
Pour tout ce que tu n'as pas vécu et que tu n'as pas fait, et ça en fait un paquet, tu te fous du monde.
Si tu es si malin, vas-y. Personne ne t'en empêche puisque tu as les recettes. Tu deviendras sûrement milliardaire puisque tu es plus malin que tout le monde.
La différence entre nous, en dehors de Science Po, c'est que moi, je suis allé au charbon. Dans tous les domaines, l'économie, la guerre, la littérature, l'édition. Je ne me suis pas contenté de gloser.
J'ai probablement échoué mais au moins, j'ai essayé.
Avec rien dans les mains, rien dans les poches. Sans relations aucunes. Tout seul, depuis ma banlieue. Et même dans le 93 qui n'existait pas encore.