Du sense of wonder à la SF métaphysique

Modérateurs : Eric, jerome, Jean, Travis, Charlotte, tom, marie.m

Gérard Klein
Messages : 1595
Enregistré le : ven. oct. 06, 2006 6:06 pm
Localisation : En face de la Fac Jussieu

Message par Gérard Klein » mar. févr. 09, 2010 12:00 am

Erion a écrit :
Lem a écrit : C'est faux. La SF s'est bien vendue dans les années 70 ; elle n'a pas été reconnue. La BD pour adulte était confidentielle avant sa légitimation ; elle a explosé après.
Dans les années 70 : Un numéro d'Apostrophe, Temps X. Après, faut que les structures éditoriales suivent et continuent. Ce qui n'a pas été le cas. J'en reviens toujours à la même chose : la reconnaissance de la SF, c'est le boulot des éditeurs, leur capacité à mobiliser, capitaliser.
Il y a un réseau de la SF en France. Il date du début des années 50 – et même des années 30-40 si on veut bien se souvenir que Bergier, Gallet, Pauwells, Queneau, Vian, Bridenne étaient déjà là à ce moment-là et s'intéressaient au genre. Aujourd'hui, ce réseau comprend plusieurs centaines de personnes. On y trouve des auteurs (dans toutes les maisons d'édition et dont certains sont connus hors des frontières), des graphistes (idem), des cinéastes (idem), des critiques (idem, plus toute la presse), des éditeurs (idem), des traducteurs (idem), des gens des médias et de l'internet (idem). On y trouve des centaines de fans. En tout, ça doit faire cinq ou six cents personnes dans à peu près tous les milieux imaginables – y compris dans le milieu scientifique –avec touts les connections souhaitables à l'international. Qu'est-ce que tu veux de plus ?
Ouais, comparer 5 à 600 personnes avec les pulps de Gernsback. Tout va bien. Y'a vraiment eu 500 à 600 personnes dans les conventions françaises de SF ? Sérieux ?
Dans la pire des hypothèses, qui n'a rien d'impossible hélas, la SF continuera d'être illégitime et sera en plus abandonnée par le public.
L'illégitimité n'a rien à voir avec l'abandon du public. Tu ne peux PAS démontrer que la reconnaissance par les prescripteurs va attirer des lecteurs. C'est juste une histoire qui va intéresser le ghetto de la littérature générale, mais c'est tout. La légitimité et la reconnaissance n'ont JAMAIS empêché un genre de se développer et de prospérer.
Un numéro d'Apostrophe. UN. Parlons en. J'y étais, Pivot a tout fait pour démolir le genre. Et le convaincre et le monter, ce numéro, alors qu'il n'en voulait pas, a pris des mois et l'intervention personnelle de gens comme Robert Laffont et des dirigeants de Hachette et probablement de Denoël-Gallimard, n'insistant pas mais lui disant, quand même, ça existe.. Un numéro sur plus de cinq cents? Soyons sérieux.

TempsX n'a jamais été voué à la science-fiction, mais les Bogdanoff le voulaient voué à la science et ont essayé contre vents et marées d'y introduire un peu de sf. J'y étais aussi. Alors sois sérieux.
Pour tout ce que tu n'as pas vécu et que tu n'as pas fait, et ça en fait un paquet, tu te fous du monde.
Si tu es si malin, vas-y. Personne ne t'en empêche puisque tu as les recettes. Tu deviendras sûrement milliardaire puisque tu es plus malin que tout le monde.
La différence entre nous, en dehors de Science Po, c'est que moi, je suis allé au charbon. Dans tous les domaines, l'économie, la guerre, la littérature, l'édition. Je ne me suis pas contenté de gloser.
J'ai probablement échoué mais au moins, j'ai essayé.
Avec rien dans les mains, rien dans les poches. Sans relations aucunes. Tout seul, depuis ma banlieue. Et même dans le 93 qui n'existait pas encore.
Modifié en dernier par Gérard Klein le mar. févr. 09, 2010 12:26 am, modifié 1 fois.
Mon immortalité est provisoire.

Gérard Klein
Messages : 1595
Enregistré le : ven. oct. 06, 2006 6:06 pm
Localisation : En face de la Fac Jussieu

Message par Gérard Klein » mar. févr. 09, 2010 12:14 am

dracosolis a écrit :
Roland C. Wagner a écrit :
Lem a écrit :Un jour, il faudra m'expliquer cette obsession.
C'est une métaphore.
Lem a écrit :(Et d'abord, y a-t-il ne serait qu'un texte en SF où on trouve ces choses ?)
C'est prévu.
ah zut :evil:
bon je ferai des fourmis à gros seins

et à part ça le lézard des "maîtres feu" a pas de gros seins, mais il est pas loin d'avoir une grosse...
bon j'ai rien dit
size don't matter

(mais qu'on vienne pas me dire qu'il s'agit "d'une merveilleuse histoire d'amitié inter raciale")
Personnellement, mais ça n'engage que moi, je n'aime pas trop les gros seins, ni les lézardes qui en auraient (mais je n'en ai jamais rencontrées) ni non plus les fourmis géantes qui en seraient dotées.
Je trouve que Draco est parfaite (pour le très peu que j'en ai vu), mais ça doit rester strictement entre nous.
Et dans la sf, je n'ai jamais mais jamais rencontré malgré mon immense bibliothèque et ma collection importante de magazines US, de reptiles mammifères. Cette métaphore, si c'en est une, reste à créer et illustrer.

D'un point de vue freudien (je m'abstiens de citer Lacan de crainte d'être lu par Draco), cette obsession mérite d'être analysée.
Mon immortalité est provisoire.

Avatar du membre
Erion
Messages : 5025
Enregistré le : sam. oct. 21, 2006 10:46 am

Message par Erion » mar. févr. 09, 2010 12:25 am

Gérard Klein a écrit : Un numéro d'Apostrophe. UN. Parlons en. J'y étais, Pivot a tout fait pour démolir le genre. Et le convaincre et le monter, ce numéro, alors qu'il n'en voulait pas, a pris des mois et l'intervention personnelle de gens comme Robert Laffont et des dirigeants de Hachette et probablement de Denoël-Gallimard, n'insistant pas mais lui disant, quand même, ça existe.. Un numéro sur plus de cinq cents? Soyons sérieux.
Oui, un. Un, n'est pas zéro. Peu importe les conditions. Il ne s'agit pas de deviser sur l'émission idéale et rêvée par le milieu de la SF. Ca n'arrivera pas. C'est de la négociation, c'est dur, c'est normal. Mais on peut pas dire "bouhouhou, on a jamais été reconnu" et faire comme si ça n'avait pas eu lieu.
Dimanche dernier, j'entends à la radio le journal du soir, ils font le compte-rendu de paris-manga, petite convention parisienne de japanime. Le reportage était purement factuel (il y a ceci, les amateurs dépensent tant, ils aiment venir parce que, truc). Pas de discours pour dire que ce sont des ados attardés, rien sur la violence et le sexe. Le phénomène est normalisé, il n'est plus un truc étrange de bêtes furieuses. Pour y arriver, il a fallu 15 ans. 15 ans parce que désormais le manga est un peu partout, et que les journaliste voient bien que n'importe qui en lit. Mais sur ces 15 ans, il y en a eu des reportages mauvais, des reportages mal foutus, tendancieux, à la limite du racisme. C'est normal.
Mais il vaut mieux une mauvaise émission que rien. La SF aurait gagné à susciter une réprobation franche et directe, qu'on déclare quelque part qu'il fallait éradiquer cette littérature qui pollue l'esprit des enfants.
TempsX n'a jamais été voué à la science-fiction, mais les Bogdanoff le voulaient voué à la science et ont essayé contre vents et marées d'y introduire un peu de sf. J'y étais aussi. Alors sois sérieux.
Curval y a participé, et d'autres personnes du milieu. Et ca reste une émission qui a marqué.
Peut-être que tu aurais voulu quelque chose de plus classieux, mais il n'y avait pas plus d'émissions hebdomadaires sur la BD sur une chaîne à grande audience. Ca n'a pas empêché la BD de se développer.
Si tu es si malin, vas-y. Personne ne t'en empêche puisque tu as les recettes. Tu deviendras sûrement milliardaire puisque tu es plus malin que tout le monde.
La différence entre nous, en dehors de Science Po, c'est que moi, je suis allé au charbon. Dans tous les domaines, l'économie, la guerre, la littérature, l'édition. Je ne me suis pas contenté de gloser.
J'ai probablement échoué mais au moins, j'ai essayé.
J'ai vu ce que peuvent faire des éditeurs qui s'en donnent les moyens, qui font ce qu'il faut, contre vents et marées. Ils n'avaient pas fait Sc-Po, ils n'avaient pas fait de grandes études, mais ils ont su se débrouiller. Alors qu'à l'époque, l'opposition des médias et de l'intelligentsia et des prescripteurs était beaucoup plus grande que vis-à-vis de la SF.
Ils n'ont pas joué les caliméros, ils ont uniquement joué la carte des lecteurs et du public. Ils ont su trouver les moyens pour les atteindre directement, sans passer par les grands médias.
Ils ont été chercher les lecteurs, un par un, j'ai assisté à ça, j'ai vu comment ils faisaient. Alors oui, j'ai du respect pour ces gens là. Ils n'ont pas cherché le soutien des institutions, ils n'ont jamais dîné avec des responsables de quotidiens ou qui que ce soit. Ils ont même refusé de se soumettre aux conditions de Virgin et la Fnac (et donc, n'ont fonctionné qu'avec les librairies indépendantes).
Alors tu peux mépriser ces gens, c'est ton droit, mais eux n'ont pas échoué.
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
http://melkine.wordpress.com/

Avatar du membre
Aldaran
Messages : 1911
Enregistré le : dim. sept. 23, 2007 10:25 am

Message par Aldaran » mar. févr. 09, 2010 12:38 am

Erion a écrit :J'ai vu ce que peuvent faire des éditeurs qui s'en donnent les moyens, qui font ce qu'il faut, contre vents et marées. Ils n'avaient pas fait Sc-Po, ils n'avaient pas fait de grandes études, mais ils ont su se débrouiller. Alors qu'à l'époque, l'opposition des médias et de l'intelligentsia et des prescripteurs était beaucoup plus grande que vis-à-vis de la SF.
Ils n'ont pas joué les caliméros, ils ont uniquement joué la carte des lecteurs et du public. Ils ont su trouver les moyens pour les atteindre directement, sans passer par les grands médias.
Ils ont été chercher les lecteurs, un par un, j'ai assisté à ça, j'ai vu comment ils faisaient. Alors oui, j'ai du respect pour ces gens là. Ils n'ont pas cherché le soutien des institutions, ils n'ont jamais dîné avec des responsables de quotidiens ou qui que ce soit. Ils ont même refusé de se soumettre aux conditions de Virgin et la Fnac (et donc, n'ont fonctionné qu'avec les librairies indépendantes).
Alors tu peux mépriser ces gens, c'est ton droit, mais eux n'ont pas échoué.
"Des éditeurs".
De manga ? Tonkam ? D'autres ? Faudrait en dire plus, là...
Le fric brassé par la commercialisation du manga donne effectivement les moyens à ces éditeurs de faire pas mal de choses. Contre vents et marées est un peu fort. Je n'ai pas l'impression que la commercialisation de la SF littéraire fournisse autant de moyens aux éditeurs, qu'ils le veuillent ou non.

Lem

Message par Lem » mar. févr. 09, 2010 12:39 am

Shagmir a écrit :le film qui tue la SF au cinéma, ce n'est pas La Guerre des étoiles mais E.T.
Si le sens de ta phrase est bien "la SF au cinéma est morte et c'est ET qui l'a tuée", je t'avoue que je suis assez déconcerté. A titre personnel, je n'ai pas une passion démesurée pour la SF au cinéma – pas plus qu'en BD, d'ailleurs. Pour moi, ça a toujours été une émotion littéraire avant tout. Mais je vais quand même voir ce qui sort. Il me semble qu'on ne manque pas de bons films de SF depuis ET. Ci-dessous une liste de mémoire. Dedans, il y a des chefs d'œuvre et des films simplement honorables, des grands succès et des trucs plus confidentiels, de la SF baroud avec effets spéciaux et des trucs plus bizarres… Mais dans tous les cas, des bons films d'où l'amateur de SF sort en sachant qu'on l'a pris au sérieux.

– Terminator (Cameron)
– Abyss (Cameron)
– Simple mortel (Jolivet)
– Delicatessen (Caro & Jeunet)
– Kafka (Soderbergh)
– Mars Attack (Burton)
– L'armée des douze singes (Gilliam)
– Dark City (Projas)
– Existenz (Cronenberg)
– Matrix 1 (Wachofski)
– Donnie Darko (Kelly)
– Incassable (Shamalayan)
– Minority report (Spielberg)
– Eternal sunshine on a spotless mind (Gondry)
– Cloverfield (Reeves)

Très belle mort.
Modifié en dernier par Lem le mar. févr. 09, 2010 12:49 am, modifié 1 fois.

Avatar du membre
Aldaran
Messages : 1911
Enregistré le : dim. sept. 23, 2007 10:25 am

Message par Aldaran » mar. févr. 09, 2010 12:44 am

Lem a écrit :Mais dans tous les cas, des bons films d'où l'amateur de SF sort en sachant qu'on l'a pris au sérieux.
[...]
– Incassable (Shamalayan)
– Cloverfield (Reeves)
Pas sûr que ces deux là soient de la SF (pour moi, j'entends). En revanche, j'ajouterais volontiers Bienvenue à Gattaca au cercueil.

Lem

Message par Lem » mar. févr. 09, 2010 12:47 am

Erion a écrit :Ils n'ont pas joué les caliméros
C'est ton truc, ça.
On se pose, on réfléchit, on essaie de comprendre, on se demande ce qu'on pourrait faire, éventuellement ce qu'on a mal ou pas fait. De proche en proche, on se retrouve à évoquer des questions culturelles de fond et à parler d'un peu tout mais tu es imperturbable.
"Caliméro".
Tu n'aimes que les winners. Tu es un vrai homme du XXIème siècle.

Lem

Message par Lem » mar. févr. 09, 2010 1:27 am

Fabien Lyraud a écrit :Pour les relations SF médiatiques / sf littéraire Mike Ashley explique dans un article comment dans les années 60 alors que la SF commençait à marquer le pas, l'intérêt du public pour le genre a été réveillé par Star Trek. Il semblerait qu'aux USA les relations entre les deux soit assez différentes de chez nous…
Oui, en effet.
Il semblerait que ça ne se passe pas là-bas comme ici. Que nous n'ayons pas le même fond culturel, le même rapport à l'image et à l'écrit, le même rapport à la science, le même système éditorial, la même ouverture aux subcultures, la même population de trois cents millions de personnes sans parler des autres pays anglophones accessibles sans traduction, la même capacité de production des chaînes du cable etc.
Il semblerait que la SF ne puisse pas se développer ici en transposant les schémas US.
"Il semblerait" que nous touchions du doigt le problème.

Avatar du membre
Erion
Messages : 5025
Enregistré le : sam. oct. 21, 2006 10:46 am

Message par Erion » mar. févr. 09, 2010 9:56 am

Lem a écrit :
Erion a écrit :Ils n'ont pas joué les caliméros
C'est ton truc, ça.
On se pose, on réfléchit, on essaie de comprendre, on se demande ce qu'on pourrait faire, éventuellement ce qu'on a mal ou pas fait. De proche en proche, on se retrouve à évoquer des questions culturelles de fond et à parler d'un peu tout mais tu es imperturbable.
"Caliméro".
Tu n'aimes que les winners. Tu es un vrai homme du XXIème siècle.
Non, quand on en vient à gloser sur le fait que la SF se définirait par la métaphysique et la métaphore réifiée, j'appelle pas ça faire quelque chose. Qu'on écrive, qu'on publie, qu'on se demande comment atteindre les lecteurs, oui, je trouve ça légitime. Mais les lecteurs, pas des prescripteurs dont l'influence devient de moins en moins importante au fil des années.
La fantasy n'a pas eu besoin de prescripteurs pour se vendre.
La littérature jeunesse a un réseau de prescripteurs très spécifique et dynamique, et la SF s'y vend correctement.

Non, je ne crois pas qu'il n'y a rien à faire, mais ce n'est pas en attaquant les textes existants, en ayant un discours mensonger et manipulateur qu'on rendra service aux auteurs.
Faut arrêter de prendre les lecteurs pour des parfaits imbéciles qui suivraient aveuglément des grands décideurs. Ils se font avoir une fois, deux fois, et plus après. Je voudrais que les démarches soient plus sincères que tacticiennes. Comme j'ai dit, tu as le droit de vouloir mettre en avant une SF particulière, qui t'intéresse, au détriment du reste. Ca ne me pose pas de problème. Mais ne parle pas au nom de la SF en général, je n'accepte pas.
"There's an old Earth saying, Captain. A phrase of great power and wisdom. A consolation to the soul, in times of need : Allons-y !" (The Doctor)
http://melkine.wordpress.com/

Avatar du membre
dracosolis
Messages : 7417
Enregistré le : mar. févr. 07, 2006 8:08 pm
Contact :

Message par dracosolis » mar. févr. 09, 2010 10:12 am

Gérard Klein a écrit :
dracosolis a écrit :
Roland C. Wagner a écrit :
Lem a écrit :Un jour, il faudra m'expliquer cette obsession.
C'est une métaphore.
Lem a écrit :(Et d'abord, y a-t-il ne serait qu'un texte en SF où on trouve ces choses ?)
C'est prévu.
ah zut :evil:
bon je ferai des fourmis à gros seins

et à part ça le lézard des "maîtres feu" a pas de gros seins, mais il est pas loin d'avoir une grosse...
bon j'ai rien dit
size don't matter

(mais qu'on vienne pas me dire qu'il s'agit "d'une merveilleuse histoire d'amitié inter raciale")
Personnellement, mais ça n'engage que moi, je n'aime pas trop les gros seins, ni les lézardes qui en auraient (mais je n'en ai jamais rencontrées) ni non plus les fourmis géantes qui en seraient dotées.
Je trouve que Draco est parfaite (pour le très peu que j'en ai vu), mais ça doit rester strictement entre nous.
Et dans la sf, je n'ai jamais mais jamais rencontré malgré mon immense bibliothèque et ma collection importante de magazines US, de reptiles mammifères. Cette métaphore, si c'en est une, reste à créer et illustrer.

D'un point de vue freudien (je m'abstiens de citer Lacan de crainte d'être lu par Draco), cette obsession mérite d'être analysée.


On peut citer Lacan dear, à condition de préciser aussitôt que c'est un putois jaune...

bon sinon j'en ai UN texte avec une LAG :D

(et je suis inexcusable de ne pas y avoir pensé plus tôt) 8)

il s'agit de :

tadaaaaaaaaaam !

"les Autres" de Christian Vilà, nouvelle in Chasseurs de Fantasmes ^^
Antéchrist N°4
Idéologue Relativiste à mi-temps
Antéchrist N°4 :

Avatar du membre
Lensman
Messages : 20391
Enregistré le : mer. janv. 24, 2007 10:46 am

Message par Lensman » mar. févr. 09, 2010 10:18 am

Lem a écrit :
Aldaran a écrit :Pourrais-tu souligner…
Quoi ? Je poste sur le doc Canal qui s'achève par une demande des réal français d'être pris au sérieux (correctement considérés et financés).
Oncle ricane un doute sur l'efficacité de la supplication et me fait un cours sur l'économie du cinéma.
C'était davantage une remarque désabusée qu'un ricanement... Mais il est vrai que je ricane souvent... Je ne me souviens pas avoir fait un cours sur l'économie du cinéma, mais je me souviens avoir juste dit qu'il y avait peu de mise de fond à mettre pour publier des Silverberg et des Egan français, si ceux-ci se manifestent. Nous espérons tous voir davantage de SF française publiée!
Oncle Joe

Avatar du membre
Lensman
Messages : 20391
Enregistré le : mer. janv. 24, 2007 10:46 am

Message par Lensman » mar. févr. 09, 2010 10:28 am

Lem a écrit :
Fabien Lyraud a écrit :Pour les relations SF médiatiques / sf littéraire Mike Ashley explique dans un article comment dans les années 60 alors que la SF commençait à marquer le pas, l'intérêt du public pour le genre a été réveillé par Star Trek. Il semblerait qu'aux USA les relations entre les deux soit assez différentes de chez nous…
Oui, en effet.
Il semblerait que ça ne se passe pas là-bas comme ici. Que nous n'ayons pas le même fond culturel, le même rapport à l'image et à l'écrit, le même rapport à la science, le même système éditorial, la même ouverture aux subcultures, la même population de trois cents millions de personnes sans parler des autres pays anglophones accessibles sans traduction, la même capacité de production des chaînes du cable etc.
Il semblerait que la SF ne puisse pas se développer ici en transposant les schémas US.
"Il semblerait" que nous touchions du doigt le problème.
Je me demande si, dans des pays proches de culture puissante (Italie, Allemagne, Espagne...), le "déni" de la SF est ressenti de la même façon, et ce qu'en pensent les acteurs et amateurs de SF de ces pays. Ont-ils ce même "complexe" vis à vis du monde culturel anglo-saxon (quant à la SF)? Ont-ils des "prescripteurs" aussi ringards que les nôtres?
Oncle Joe

Avatar du membre
Shagmir
Messages : 277
Enregistré le : mer. déc. 16, 2009 6:37 pm
Localisation : Paris
Contact :

Message par Shagmir » mar. févr. 09, 2010 10:57 am

Lem a écrit :Il me semble qu'on ne manque pas de bons films de SF depuis ET. Ci-dessous une liste de mémoire. Dedans, il y a des chefs d'œuvre et des films simplement honorables, des grands succès et des trucs plus confidentiels, de la SF baroud avec effets spéciaux et des trucs plus bizarres… Mais dans tous les cas, des bons films d'où l'amateur de SF sort en sachant qu'on l'a pris au sérieux.

– Terminator (Cameron)
– Abyss (Cameron)
– Simple mortel (Jolivet)
– Delicatessen (Caro & Jeunet)
– Kafka (Soderbergh)
– Mars Attack (Burton)
– L'armée des douze singes (Gilliam)
– Dark City (Projas)
– Existenz (Cronenberg)
– Matrix 1 (Wachofski)
– Donnie Darko (Kelly)
– Incassable (Shamalayan)
– Minority report (Spielberg)
– Eternal sunshine on a spotless mind (Gondry)
– Cloverfield (Reeves)

Très belle mort.
Je pense effectivement que le cinéma de science-fiction tel que je le conçois et l'apprécie n'a existé, comme genre cinématographique, que de 1968 à 1979. Il y a eu des films de SF par la suite -- il y a eu des westerns au même moment, cela ne change rien à la mort de ce genre.

Qu'après cette mort de grands films continuent à paraître, isolément, c'est un phénomène normal.

J'ajoute perfidement qu'à mon humble avis, qu'un film comme Incassable ait pu connaître pareil accueil en dit long sur le désert nucléaire qu'est le cinéma de science-fiction actuel. On pourrait de même évoquer Avatar et tous les Cameron.

Spielberg tire son épingle du jeu parce qu'il peut faire tout ce qu'il veut. Mais aussi parce qu'il a été assez prudent pour tirer Dick vers le polar.

Je note aussi que tu cites des films français, alors que tu as toi-même expliqué qu'il n'existe pas de cinéma français de science-fiction, seulement quelques films isolés.

Avatar du membre
Shagmir
Messages : 277
Enregistré le : mer. déc. 16, 2009 6:37 pm
Localisation : Paris
Contact :

Message par Shagmir » mar. févr. 09, 2010 11:11 am

Lem a écrit :
À la même époque, Melville fait lui aussi du cinéma de genre (et presque que cela).
Melville n'était pas vraiment de la Nouvelle Vague. Il était plutôt le héros dont on s'inspire, si je me souviens bien. Son vrai continuateur, c'est quand même plus Corneau que Truffaut.
Un peu avant, Clouzot en a fait également et là aussi c'est le roman policier (de Steeman à Boileau-Narcejac) qui est sa source d'inspiration.
Oh, j'adore Clouzot. Mais il n'a aucun rapport avec la Nouvelle Vague, il est largement antérieur.
Tiens, je l'avais loupé celui-là ! Je ne vois pas où tu crois lire que j'associe Melville et Clouzot à la nouvelle vague, je les citais justement pour donner des exemples d'auteurs hors nouvelle vague qui se sont épanouis dans le cinéma de genre.

Il y a en France une filiation qui me paraît évidente entre un cinéma de genre vivace et la littérature populaire (Franju se réclamant de Feuillade dont la carrière est superposable à celle des feuilletonnistes de son temps). Je me répète, mais le cinéma populaire français accueille énormément de genres qui viennent tout droit de la littérature. Alors effectivement, il se trouve qu'il n'existe pas de cinéma gore français mais je suis surpris que cela étonne... Cela n'a rien à voir avec un prétendu rejet des genres par les producteurs français.

Lem

Message par Lem » mar. févr. 09, 2010 11:16 am

Shagmir a écrit :Je pense effectivement que le cinéma de science-fiction tel que je le conçois et l'apprécie n'a existé, comme genre cinématographique, que de 1968 à 1979. Il y a eu des films de SF par la suite -- il y a eu des westerns au même moment, cela ne change rien à la mort de ce genre.
Je crois comprendre. Tu établis une distinction entre "film appartenant au genre-de-la-SF-cinématographique" et simple "film de SF" (non plus comme genre mais… quoi, d'ailleurs ? Esthétique ? Famille de sujets ?)
C'est une position surprenante mais intéressante ; je n'aurais pas pensé à faire une telle distinction. Puis-je te demander ce qui la fonde à tes yeux ? Je veux dire : qu'est-ce qui caractérise selon toi l'existe d'un genre-SF-cinéma homogène et conscient de lui-même entre 68 (2001, j'imagine) et 79 (ET, donc) ?
Qu'après cette mort de grands films continuent à paraître, isolément, c'est un phénomène normal.
On y reviendra ; ça m'intéresse aussi.
J'ajoute perfidement qu'à mon humble avis, qu'un film comme Incassable ait pu connaître pareil accueil en dit long sur le désert nucléaire qu'est le cinéma de science-fiction actuel.
Les goûts et les couleurs… Je sais que ce film est en général sévèrement jugé mais je n'y peux rien, je l'aime beaucoup, même si l'insertion dans le (faux) monde des fans de comics est une grossière erreur de scénario.
Je note aussi que tu cites des films français, alors que tu as toi-même expliqué qu'il n'existe pas de cinéma français de science-fiction, seulement quelques films isolés.
Cf ma question initiale : je ne fais (mais ça va peut-être changer si tes arguments sont convaincants) pas de distinction entre "film de SF" et "film de genre-cinématographique-SF"). Pour moi, le Jolivet et le Caro-Jeunet sont deux excellents films de SF.

Répondre

Retourner vers « Vos dernières lectures »