Pour liquider tout à fait ce malentendu…
MF a écrit :je te signale que ta tournure de phrase est méprisante pour les auteurs de SF qui ont, volontairement, en toute conscience et de manière qui était tout sauf empirique, mis en œuvre ce "certain usage du langage" que tu évoques.
C'est "semi-consciente" et "empirique" qui coincent, même si tu le tempères d'un "essentiellement".
Tu te trompes sur la partie en gras.
Ecrire de la SF tel que cela est majoritairement analysé ici n'a jamais été perçu ni présenté par les auteurs dans la perspective littéraire dont j'ai rendu compte dans mon post : à savoir "choisir d'abord un langage et voir ce qu'on peut raconter".
Au contraire, comme RCW l'a rappelé à propos de la transparence, il s'agit de décider d'abord ce qu'on veut raconter, puis de choisir le langage ad hoc.
C'est cette conception utilitaire de l'écriture qui est jugée non-littéraire.
Quand je parle de "semi-conscience" ou de "conscience empirique", cela signifie que certains auteurs, tout en conservant le cadre de l'écriture utilitaire, admettent qu'il y a une spécificité du texte SF, que certains actes de langage ont une portée ou un impact spécifiques. En ce sens, ils se rapprochent de la conception littéraire (cf encore une fois Card et les métaphores problématiques) mais ceux qui font la traversée sont rares : Delany, par exemple – et c'est évidemment significatif.
Comprends-tu mieux ?