Tu peux ajouter: les variations sur la philosophie ne sont pas un sujet littéraire.Lem a écrit :Outre les motifs de déni déjà connus qui émanent de deux sources : les lettrés (« la science et le futur ne sont pas des sujets littéraires » ; « SF = mal écrite » ; « SF = produit commercial américain ») et les scientifiques (« SF = science approximative ou fausse »)…
Je n'ai pas dit: LA philosophie, ou même LA métaphysique, mais les "variations sur".
C'est quelque chose de tout à fait différent, et c'est ce que fait souvent la SF, en adoptant des points de vue très variés, et pas forcément très cohérents.
Quand un auteur imagine le futur, ou une autre planète (ou un empire galactique), en toute logique, il est censé imaginer tout ce qui se passe derrière, tout ce qui est arrivé… ce qui est évidemment impossible. La SF fonctionne beaucoup par approximations, qui doivent être acceptées par le lecteur (et le lecteur de SF les accepte, sauf si elles sont trop grossières). Ces constructions n'ont pas de grande solidité "philosophique", c'est de l'à peu près, il faut faire avec.
Ce n'est donc guère "sérieux" d'un point de vue philosophique.
Il n'y a aucune raison que ce soit pris autrement que comme de la littérature de distraction, ou, comme tu l'as remarqué à propos de la critique de "2001", comme une littérature qui n'a pas les moyens de ses ambitions.
C'est d'ailleurs une critique qui me semble tout à fait juste. Seulement, ce que j'ajouterais, c'est que c'est la même chose pour la littérature "légitimée", mais pour elle, il y a des prescripteurs qui font mine de croire, ou qui croient (il est facile de s'auto-convaincre) que LEUR littérature est à la hauteur.
Cette littérature qui "relativise", ça fait tache dans la vision de l'Art, je n'en démords pas… ça fait littérature "utilitaire", pour philosophes dilettantes, qui en plus ne connaissent rien à la beauté de la vraie Littérature.
A part ça, tu ne m'as pas dit ce qui t'a amené à penser que les productions de "religion-fiction" (à la Dan Brown, à l'apocalypse est pour demain, etc), pouvaient avoir un rapport, autre que très superficiel, avec la littérature de SF, les premières étant (d'après moi) des variations sur des vérités (la religion), la seconde jouant essentiellement sur des spéculations incessantes.
Quelle articulation, également, entre religion et métaphysique? La métaphysique spécule, si j'ai bien compris (il n'y a pas de vérité métaphysique, ça ne veut rien dire, ce sont des spéculations, par définition), alors que la religion est véridique par principe.
Je ne comprends pas pourquoi tu tiens à accoler métaphysique (d'après ce que tu as l'air d'y mettre, en rapport avec la SF) et religion.
Oncle Joe