J'aime aussi beaucoup cette explication.Anne a écrit :Comme je suis d'accord!Lensman a écrit :J'écoute un peu de musique "classique", et le problème de l'interprétation est un vrai problème. Il y a l'oeuvre, et la manière dont elle est interprétée e( choix de direction, talent des musiciens, accoustique, etc).Don Lorenjy a écrit :Rigolade.Erion a écrit : Et ben, au final, j'ose dire que Chattam est un écrivain. Pas de ceux que je lirais le soi, hein, on est pas en train de parler de mes goûts personnels. Mais objectivement, il fait tout autant le travail que d'autres encensés par la critique et qui offrent beaucoup moins de plaisir au lecteur.
OK, alors si ce qui compte c'est l'intention, moi je suis pianiste et tant pis pour les oreilles des autres.
En littérature, c'est différent, l'écrivain est censé être compétent en tout. C'est bizarre, ce n'est même guère sérieux, quand on y réfléchit; Il n'y a pas, a priori, de raison de penser qu'un bon écrivain sache forcément raconter de belles histoires, ni qu'un auteur de bonnes histoires sache automatiquement un bon écrivain. Peut-être faudrait-il imaginer un tandem, et je dis cela à moitié en plaisantant seulement...
L'art de littérature est un art trop "vague" ou trop "compliqué" et peut être abordé de trop de manières (contradictoires, souvent) à la fois pour arriver à trouver des formules qui mettront à peu près tout le monde d'accord.
Il faut accepter les différences de "niveau", de "demande", d'"attente", etc, et cesser de faire comme si la littérature existait dans l'absolu avec des règles en gros acceptées par tout le monde (écrivains, lecteurs, critiques...). Ce n'est pas le cas, il faut de rendre à l'évidence, et si ça l'a été un jour, c'est bien parti pour que ce ne le soit plus jamais...
Oncle Joe
Pour ajouter cette fois plus sérieusement mon petit grain de sel à cette discussion qui me passionne et me perturbe en même temps par ses prises de positions très marquées, et sans vouloir critiquer mes voisins les français (surtout que, si ça continue comme ça, je risque bien d'en devenir une, de française)(oui, les prochaines élections belges me font très peur), j'ai cru remarquer qu'il y avait en France une idée plus ancrée de ce qu'est la Bonne Littérature, la Grande Littérature. Le fossé entre littérature de masse et Littérature est plus marqué. Peut-être est-ce parce que certains de nos écrivains les plus connus et reconnus sont des écrivains de "mauvais genres" (je pense notamment à Simenon), mais nous envisageons la littérature avec moins d'attentes et moins de critères marqués qu'en France. Ainsi, dans le programme du cours de français du secondaire supérieur, on doit par exemple faire découvrir la littérature contemporaine et, je cite le programme, en "évitant une conception "muséale" de la littérature, "sacralisante" et axée uniquement sur la littérature française de France". Peut-être que ce débat est aussi dû un tout petit peu à la manière d'envisager la "bonne littérature" à la française, non?
(et chose qui tendrait à souligner ce que je viens de dire, j'ai acheté "La Moïra" d'Henri Loevenbruck (auteur que, je l'avoue, je ne connaissais absolument pas) sur conseil de ma bibliothécaire, rencontrée en librairie... Pourtant, ma bibliothèque et ses bibliothécaires ont déjà été critiqués par une amie de la profession comme étant un peu trop "élitistes"... )