Erion a écrit :marypop a écrit :erion > je ne crois pas, ce que les gens aiment c'est croire que c'est vraiment arrivé.
Pas exactement, justement. La réaction de Cachou est caractéristique d'une certaine catégorie de lecteurs : on veut croire que c'est arrivé, mais dans certaines limites qui sont celles du crédible.
Ce que je veux dire, c'est qu'un certain nombre de lecteurs, non négligeable, demande à ce que les faits d'une fiction, qui se prétend réaliste, n'aille pas au-delà de ce qu'il estime supportable.
Dans la discussion sans fin, c'est un élément à ajouter dans les différences entre roman réaliste et roman de SF.
L'ouvrage que je citais "Darling" de Jean Teulé, c'est un roman, tiré des faits vécus par la cousine de l'auteur (femme battue, endettée, privée de ses enfants). Jean Teulé lui-même dit qu'il n'a pas pu tout raconter, tellement ça paraît incroyable. Et il suffit de lire le journal pour voir des faits divers encore plus incroyables.
C'est pour cela que je dis qu'il y a une notion de crédibilité qui est importante pour la littérature générale, et qu'elle s'oppose à la notion de réalisme.
Après, l'auteur arrive plus ou moins à faire que ça passe ou non, qu'on y croit ou non, mais on sent bien que cette question de la crédibilité est propre à chaque lecteur.
Je me suis mal exprimée encore une fois. Peu m'importe que ça soit crédible en fait. J'ai juste une dent contre l'accumulation des malheurs, réaliste ou pas. Je n'aime pas ces histoires où une chose va mal, puis une autre, puis encore une autre, puis encore une autre, sans fin. Un malheur à la fois, telle est ma devise (ou la voie du juste milieu si tu veux opter pour la vision bouddhiste de la chose). Mais ça ne s'applique pas qu'au réalisme, ça s'applique à tout. Comme pour "24h chrono". J'ai lâché la série, pourtant bien foutue, au milieu de la première saison parce qu'on en faisait "trop". Et vas-y que je te kidnappe, et vas-y que je peux m'échapper sans mal fille. Mais que je me mets à courir, que je tombe, et quand je me relève, pouf, je suis amnésique. C'est trop pour moi. Je n'aime pas qu'on accumule comme ça, arrivé à une certain point, je sature. Or, cette accumulation, c'est quelque chose qu'on retrouve beaucoup dans les histoires sociales et le naturalisme. Du coup, ben je n'aime pas ces genres. Et Zola est en plein dedans. Ben alors je n'aime pas Zola. Il ne faut pas voir là un besoin de crédibilité de l'histoire, juste un besoin d'équilibre, de ne pas en faire trop. Alors, oui, maintenant, à certaines personnes, il arrive "trop" de choses. Mais bon, juste que moi, ces histoires-là ne m'intéressent pas, c'est tout.