Lensman a écrit :Le candide que je suis ne voit pas bien ce que pourrait être une "compression du son". Par contre, j'imagine bien que l'on puisse trafiquer les signaux qui sont ensuite utilisés pour alimenter les mécanismes qui produiront du son.
Je suppose que je dis une bêtise...
Oncle Joe
La compression du son s'opère de deux manières sur la plupart des supports et des moyens de transmission du son, donc de la musique.
- la compression de la dynamique, c'est à dire de l'écart entre les sons les plus faibles et les sons les plus forts.
- la compression de la bande sonore, ou encore de la gamme, par élimination des sons les plus graves et les plus aigus de façon à réduire l'information à enregistrer et à transmettre. Il existe une règle empirique ancienne dite des 400 000. La bande sonore idéale allant de 20 hz à 20 khz leur produit donne 400 000. Ce qui correspond à la capacité théorique des CD. Celle des SACD et dans une moindre mesure des DVD audio s'étend bien au delà des fréquences audibles par des humains ce qui présente des avantages d'autres points de vue (pente de filtrage, etc)
On admet donc qu'un équilibre sonore acceptable est conservé si le produit des fréquences les plus basses par la valeur des plus hautes correspond à cette valeur.
Ainsi 40hz par 10 000 hz, ou encore 100 hz par 4000 hz ce qui était à peu près les valeurs de la radio en AM et du téléphone analogique. La modulation de fréquence est théoriquement capable de passer la bande 26 hz- 15khz. Un disque vinyle parfaitement gravé, pressé et neuf fait rarement mieux que 35 hz par 12 khz sur son bord externe. J'ai eu des disques de tests qui avaient des plages gravées à 15 khz. L'observation à l'oscilloscope montrait que c'était plutôt fluctuant et qu'au bout de quelques passages du diamant d'une très bonne cellule et platine, ça devenait n'importe quoi. Fort heureusement, il y a très peu de musique au dessus de 10/12 khz et, passé vingt ans, plus personne ne l'entend. Oui, je sais, il y a la fameuse question des sous harmoniques qui a fait couler beaucoup d'encre mais là nous touchons presque à la métaphysique et je renvoie à un autre fil pour lequel je devrais travailler.
Sur les vinyles, il y a une autre compression selon la fréquence, dite RIAA. En effet, l'amplitude de la gravure des sons graves serait beaucoup trop importante par rapport à celle des aigus et prendrait trop de place. Par ailleurs, le diamant ne pourrait pas suivre. On applique donc une fonction qui réduit cette amplitude pour les graves et la conserve pour les aigus. À la lecture, un circuit électronique compense cette réduction, non sans problèmes. Si vous écoutez sans correction le son venant d'une platine vinyle, il vous apparaîtra déséquilibré et criard.
Il y a également une compression concernant la séparation des canaux qui limite l'effet stéréophonique.
Il y a d'autres compressions plus subtiles qui découlent des propriétés mécaniques du support et des têtes de lecture.
Toutes ces compressions n'ont rien à voir avec la compression d'un signal digital qui conserve en principe la totalité de l'information en remplaçant une suite redondante de 0 ou de 1 par leur indication et par leur nombre. Ainsi
000000000 s'écrira (en binaire) 0(9). Il y a des algorithmes pour ça qui sont plus ou moins efficaces et qui perturbent plus ou moins la restitution de l'information.
En musique, c'est très difficile parce que si rétablir la chaîne complète de zéros (ou de 1) est facile, il faut que cela se fasse dans exactement le même temps que dans le signal originel ce qui implique des horloges parfaitement calées l'une sur l'autre et le quartz, quoique couramment utilisé, ne suffit pas vraiment.
Mon immortalité est provisoire.