Ce qui est intéressant, ce sont les gens qui ont connu une expérience de ce type et qui ne se sont pas mis à croire pour autant.Priscille a écrit :Une authentique expérience mystique est suffisamment puissante pour reléguer beaucoup de choses au second plan. Que tu aies ou non une quelconque intuition personnelle de ce type d'expérience, tu ne peux nier qu'un nombre considérable d'individus l'ont jugée assez primordiale pour y consacrer leur vie. Ce n'est pas rien.Sand a écrit : y croire, tant qu'on veut.
tout ramener à sa croyance : plus difficile à comprendre.
Ce que je veux dire, c'est qu'il y a l'expérience et il y a son interprétation.
Et que les deux sont un chouïa liées, quand même.
Imagine un brave paysan du XIIe siècle, genre en France, qui connaît une expérience spirituelle intense. (J'emploie à dessein le terme “spirituel” car il me semble indéniable qu'une telle expérience se déroule avant tout dans l'esprit du sujet.) Si son cadre de référence ne suffit pas, le prêtre est là pour mettre des mots sur ce qu'a ressenti le brave paysan en question, il est là pour interpréter l'expérience.
Imagine maintenant la même chose au XXIe siècle, où les cadres de référence sont multiples et les interprétations accessibles aussi. Parmi lesquelles l'interprétation sinon athée, du moins ne nécessitant pas de recourir à la foi et la divinité, qu'on pourrait formuler ainsi : « Ah ouais, on a cette possibilité en nous ? »
C'est quand on commence à se focaliser sur l'origine de ladite possibilité que le mysticisme apparaît, me semble-t-il. Mais rien ne dit que l'expérience en elle-même (ou peut-être les expériences, pas sûr qu'il n'y ait qu'un seul modèle) soit de nature mystique.
À part les gens qui te le disent, bien sûr.