Peu importe, les gens n'ont pas arrêté de croire en Dieu parce que Nietzsche l'a dit, au contraire : c'est un constat qu'a fait Nietzsche à un moment donné. De moins en moins de gens croient en Dieu, et par conséquent Dieu est mort.Lensman a écrit :L'immense majorité de l'humanité n'a jamais entendu parler de Nietzsche, et la poignée de gens qui s'y intéressent disent à peu près tout et son contraire à ce sujet...Florent a écrit :
Comme quoi tout est question de point de vue, car j'ai plutôt l'impression, et je le dis sans ironie, que depuis la mort annoncée de Dieu par Nietzsche, c'est plutôt l'inverse. Le nihilisme règne, en tout cas dans le monde occidental, et les croyants sont souvent considérés comme des naïfs ayant besoin de croire en de belles histoires pour supporter la dureté de la vie.
Ce qui va peut-être me permettre d'amener un début de réponse à ta question, pourquoi mêler Dieu et la science. Et bien peut-être que des croyants veulent utiliser l'arme utilisée par les non-croyants pour démolir leurs croyances, à savoir la science. Je m'explique : on a utilisé la science comme icône absolue de la rationalité, du cartésianisme, et les croyants ont peut-être voulu retourner l'attaque en utilisant la même arme et que, si la science peut être utilisée pour démontrer la non-existence de Dieu, eux pouvaient l'utiliser pour démontrer l'existence de Dieu.
Non, vraiment, je suis frappé par le peu de personnes qui sont non croyantes au sens où je l'entends, c'est-à-dire qui ne ressentent pas consciemment (je ne vais pas parler de l'inconscient, qu'il existe ou non...) l'envie qu'il existe "Quelque Chose" au-dessus, qui fasse par exemple que l'on ne meure pas "vraiment" quand le corps est mort, que notre "esprit" ou notre "âme" survive d'un certaine manière, qu'il existe une sorte d'"ordre supérieur", etc.
Ce n'est pas le fait que telle ou telle religion voit son aspect rituel moins pratiqué ou en perte de vitesse qui change quoi que ce soit à ce ressenti très répandu. Le matérialisme est, par contre, peu répandu (ne pas se fier à certains qui prétendent l'être, mais dont la "non foi", si j'ose dire, est des plus fragiles).
Oncle Joe
C'est donc un point de non-retour incarné par la célèbre phrase de Nietzsche à partir duquel la religion chrétienne, et donc l'Eglise, perd peu à peu de son pouvoir en Occident. Donc je reviens sur tes propos :
On a l'impression, souvent, que l'on est toujours dans un monde dans lequel l'idée que l'on puisse ne pas croire en quelque chose de Transcendant, d'Autre, de Religieux, de Supérieur, de Surnaturel (on l'appelle comme on veut) est impossible à admettre; comme si cet état devait être un état naturel partagé par tous, et que, quelque part, ceux qui ne le ressentent pas seraient des sortes d'"anomalies" dans l'Ordre du Monde, ou plutôt, plus justement, des "égarés" ou des "handicapés" qu'il faudrait absolument, pour leur bien (et aussi parce que ça fait tâche au milieu d'une conviction qui devrait être universelle) amener à ressentir le "réenchantement" du monde...
C'est assez pénible.
Cela était peut-être vrai au 19ème siècle, mais depuis ce fameux point de non-retour, c'est le processus inverse qui s'opère (toujours en Occident). La norme n'est plus d'être chrétien mais athée, et on se fout joyeusement de la gueule des chrétiens. J'ai rarement vu un croyant traiter un athée avec condescendance ou mépris, j'ai souvent vu l'inverse. C'est quasiment devenu une mode, un jeu, on dégomme les chrétiens à tout va, et ils tendent l'autre joue.
Franchement, s'ériger contre la toute-puissance des chrétiens en France, ou contre le prosélytisme chrétien dont nous serions victimes, c'est du Cervantes. Ton discours correspond à des Etats où, en effet, on est obligé d'être croyant, mais je ne crois pas qu'ils se trouvent en Occident, au risque de faire bifurquer le sujet.
Mais chez nous, niveau prosélytisme, au pire, je me suis déjà fait accoster par 2 mormons américains en costard dans la rue. On a discuté, ils m'ont donné une carte avec un joli Jésus en m'invitant à une de leur réunion, et puis basta ! Je ne leur ai pas collé mon poing sur la gueule... Personne ne m'a collé un flingue sur la tempe pour croire en Dieu.