MF a écrit :silramil a écrit :re-hum... de quoi discutons-nous, là?
De la manière d'essayer de discuter, rationnellement, de théologie ? Et, si possible, de son influence sur la SF ? Mais, au bout de 26 pages, c'est pas gagné...
De mon côté, je me contentais de signaler qu'il était dommage d'empêcher Florent de développer des arguments au motif qu'il avait créé lui-même ses catégories, sans s'intéresser à ce qu'il pouvait avoir dit de pertinent.
Il me semble qu'il était moins obtus que l'interlocutrice précédente et qu'il aurait été possible de discuter de théologie à partir de ce qu'il pouvait raconter.
MF a écrit :silramil a écrit :MF a écrit :silramil a écrit :Ben on peut. Le "on" est parfaitement neutre ici : il est possible, pour qui veut, d'associer des choses pourvu qu'elles aient au moins un dénominateur commun. Je ne vois pas ce qui s'y opposerait.
Bien sur que ce "on" peut.
La neutralité que tu fais le choix de lui conférer permet de dis(c)(p)uter de manière rationnelle dans le monde idéal des concepts et des idées.
Mais au moment de la discussion où arrive le Christ et la Révélation, "on" quitte le mode de pensée rationnelle si il est
chrétien. Si il s'affirme
chrétien.
C'est une caractéristique de son identité.
Loin de moi l'idée d'en faire une caractéristique stigmatisante ou dépréciative.
Heu... et après ?
Heu... rien !
Ah, j'suis con, si.
C'est une caractéristique de son identité qu'il s'attribue. Ce n'est pas toi, moi ou qui que ce soit d'autre qui peut, en le désignant ainsi, lui conférer cette caractéristique. Seule sa foi personnelle le peut.
Lorsque tu désignes quelqu'un (autre que toi, bien sûr) comme
chrétien, quelle valeur peut bien avoir cette assertion ? Que sais tu de sa foi ? De sa relation à la Révélation ?
Moi? j'ai rien dit sur personne.
Quelle valeur peut avoir une assertion en général... celle qu'on lui donne ? ça ouvre des perspectives abyssales sur le rapport entre langage et réalité, qui n'est qu'une autre manière de parler de théologie et de science-fiction, finalement, puisque ce sont deux manières de tenir un discours sur le monde.
Par ailleurs, si quelqu'un décide de dire que Socrate était chrétien, par exemple, je ne me contenterai pas de répliquer "erreur de 5 siècles, revois ton Antiquité avant d'ouvrir la bouche". Il n'a jamais été littéralement chrétien, mais des points communs peuvent permettre de faire un rapprochement, et permettent ce qui est essentiellement une métaphore. (après, bien sûr qu'il n'est pas chrétien - juste histoire de dire qu'on peut donner des noms aux choses indépendamment de leur essence)
Pour préciser ce qui motivait ma pensée dès le début, j'ai réagi au barrage de critiques contre les affirmations de Florent parce que j'ai eu l'impression que ses constructions mythologiques étaient refusées au motif qu'elles procédaient du mythe - résultat, il s'est vu renvoyé à des réflexions historiques ou sociologiques. Je ne conteste pas que ce qu'il disait avait des bases fragiles, mais j'aime autant la pensée mythique que la pensée scientifique. J'approuve sans réserve la séparation à maintenir entre les deux : elles ne sont pas interchangeables et il n'y a rien de pire qu'un mélange mal perçu entre elles.
N'empêche, je trouve qu'on ne doit pas négliger la pensée mythique non plus. C'est par son intermédiaire que nous interprétons la réalité quotidienne et c'est s'abuser que de croire que nous vivons rationnellement.
Nous nous servons de la raison, autant que possible, pour comprendre le monde, mais nous nous servons du mythe pour y vivre.
Je précise que j'entends "mythe" de manière très large : les mythes, ce sont avant tout les histoires que nous racontons pour donner du liant au monde, sans forcément de composante religieuse ; de ce point de vue, les religions fournissent surtout des mythes prêts à consommer. Je sais qu'un athée risque de regimber devant le mot mythe, mais il me semble assez adapté à mes besoins, et je n'ai pas encore rencontré plus athée que moi.
La coexistence, en tout être humain, de la pensée mythique et de la pensée rationnelle/scientifique explique pourquoi des chercheurs de haut niveau peuvent conserver des morceaux de foi, voire une religion presque complète. Ils emploient leurs compétences scientifiques pour décrire et analyser les bouts du monde qui les intéressent, et par commodité emploient la pensée mythique pour le reste.
Ce qui est problématique, c'est quand un scientifique se met à travailler à partir de sa pensée mythique (genre : comment démontrer que les fossiles du pléistocène ont en fait moins de 6000 ans...).